mardi 12 juin 2012

Un « Karneval » de bonnes surprises !

Si j’ai réduit la voilure récemment dans mes achats de manga, je me suis quand même essayé à une nouvelle série : Karneval, de Touya Mikanagi. Ce titre est édité en France par Ki-oon, on a actuellement cinq tomes de disponible chez nous (pour neuf au Japon, la série étant toujours en cours de parution). La série semble rencontrer un certain succès comme l’indiquerait la dernière annonce sur l’adaptation en animé de ce manga. On peut dire que cette récente série réunit un certain nombre de qualités qui pourraient rapidement la rendre de plus en plus intéressante. Ce n’est pas à proprement parler d’un coup de cœur (je n’ai pas avalé les cinq tomes), mais cette lecture s’est révélée être une surprise plus qu’agréable.

« Nai est à la recherche de l’homme qui l’a élevé, disparu sans laisser de traces. Son seul indice : un bracelet qui marque l’appartenance à la plus puissante organisation d’espionnage du pays, Circus. Gareki, lui, joue les voleurs et les pickpockets pour survivre. Leur rencontre est-elle vraiment le fait du hasard ?
Du jour au lendemain, ils se retrouvent traqués par des agents de renseignements et des militaires, comme s’ils étaient parmi les criminels les plus dangereux du monde… »
Source : Ki-oon

Pour lire un extrait du premier tome, suivez ce lien.
Ce manga est assez difficile à classer pour son genre comme l’indique cette vidéo (elle vaut ce qu’elle vaut, mais ça résume un peu le problème). Classé josei selon Manga-News, il présente en effet des éléments qui iraient dans ce sens, la mise en page, la mise en avant d’un ensemble de personnages masculins plutôt beaux gosses, en gros, on sent qu’on vise en partie un public féminin. Certains magazines en parlent comme un shônen déguisé en shôjo, d’un certain côté, ce n’est pas faux mais cela pose encore une fois la question de réellement définir ce qu’est un shônen. Je trouve que ça devient de plus en plus difficile (la question du magazine de prépublication mise de côté). Mais, bon, ce n’est pas très important. Disons que Karneval s’inscrit dans la lignée initiée par Pandora Hearts chez Ki-oon. Je pense même que ce choix était délibéré chez eux, le gros succès de cette série a dû les inspirer pour tenter Karneval.
 
 

Après avoir lu les premiers tomes, cette comparaison était flagrante. Il y a pas mal de points en commun, dans la narration même de l’histoire mais aussi du côté de l’ambiance qui se caractérise par une ambiance étrange plus marquée, ainsi qu’avec des personnages travaillés et qu’on a voulu plus compliqués, voir tourmentés. Une différence tout de même, Pandora Hearts joue dans un registre plus sombre, et aussi avec notamment un aspect/visuel gothique assumé. Ce n’est pas le cas dans Karneval, le titre même de la série l’évoque, on pourrait dire qu’il y a plus de couleurs dans ce manga, c’est plus léger (toute proportion gardée). Malgré les points communs, l’ambiance générale diffère un peu, mais les fans d’une série apprécieront sans doute l’autre.

En cinq tomes, l’histoire ne s’est pas encore vraiment lancée ; j’ai l’impression d’être encore dans l’introduction. Touya Mikanagi prend son temps. Ce délai avant le décollage du scénario n’est pas pour me déplaire car l’auteur prend vraiment le temps pour poser correctement les bases de son univers et de bien présenter ses personnages. De même, j’aime m’attacher aux héros et autres personnages des séries que je lis, et là c’est le cas, je m’en réjouis, ça me fait d’autant plus apprécier ce titre. Pour autant, l’histoire avance quand même. On suit les différentes opérations de l’organisation gouvernementale Circus (qui fait office, en quelque sorte, de super-police anti-terroriste) dont le principale objectif est de lutter come Kafka, une organisation qui semble avoir des objectifs peu louables, notamment en utilisant des créatures peu fréquentables, les Vargas (en gros des humains transformés en monstre avec des pouvoirs hors-du-commun). Circus devrait faire office de la gentille organisation, Kafka, la diabolique, mais pas vraiment, ce schéma manichéen (souvent propre aux shônen Naruto-like) est à exclure. Ça semble plus tortueux. Dans le cinquième tome, on a l’amorce d’une révélation qui complique encore plus ce tableau.

© Ki-oon / Touya Mikanagi
Du côté des personnages, je suis amplement satisfait, comme je le disais. Cependant, j’ai eu un peu peur avec le premier tome, avec un Nai, héros naïf comme rarement, au cœur d’ange et tout et tout, et un compère Gareki, héros sombre mais pas bien méchant, etc. Débarquaient alors les membres de Circus qui eux-aussi paraissaient plutôt classiques dans le genre.
En fait, rapidement, ces personnages dépassent ces impressions et se montrent plus intéressants, à l’image de Yogi auquel je me suis beaucoup attaché au cours de cette lecture. Ce dernier est un membre Circus, affecté au deuxième vaisseau (c'est-à-dire à l’une des deux unités chargées de la lutte contre Kafka), il est d’un naturel plutôt enjoué et voit en l’arrivée de Nai et Gareki sur son vaisseau comme de nouveaux camarades de jeu. Mais Yogi est plus compliqué que ça, pour des raisons qui nous sont encore inconnus, il a une attitude paternel, ou alors de grand-frère, et prend vraiment à cœur la protection de Nai et Gareki. Vis-à-vis de ce dernier, Yogi a une relation légèrement différente du fait de la distance que Gareki essaye de préserver, caractère qui lui pose réellement problème. Il est encore assez difficile de savoir ce qui se cache derrière la bonne humeur de Yogi et quand on voit ce qui peut lui arriver comme dans le quatrième tome, on a encore plus le droit de se poser des questions.

Sur la première image, Gareki est en haut à gauche face à Yogi, en dessous Tsukumo habille Nai.

Tsukumo me plait bien également, mais pour l’instant, on ne s’est pas encore trop penché sur elle. Discrète mais assez attentionnée, elle semble avoir un lien fort avec Hirato du fait d’un bref flashback et un petit événement. Beaucoup de choses en perspective.
Pour Nai et Gareki, faut quand même que je parle des deux principaux protagonistes ; disons, qu’ils me plaisent bien. Nai est le genre de personnage qu’il est difficile de déprécier. Agréable, gentil, enfantin et naïf, il donne pas mal de fraicheur, puis le mangaka a su le rendre vraiment attachant visuellement. Une brave petite bête ! Quelques réactions de Gareki m’ont bien fait rire. Ce dernier devient lui aussi de plus en plus intéressant. Derrière cet air distant, hautain et arrogant, on a un jeune homme tourmenté qui se cherche. Il ne veut jamais le reconnaître, mais il attend qu’on lui prenne la main pour l’aider à avancer. Que ça soit l’un ou l’autre, aucun ne dispose actuellement de capacités sur-humaines, de dons paranormaux (enfin… Nai, c’est différent), ce sont deux jeunes héros qui se sont embarqués dans une histoire qui les dépassent. Ils sont sous la protection de Circus. Gareki ressent ça assez mal, ce qui renforce chez lui un certain isolement et ce qui fait qu’il a du mal à admettre qu’il puisse s’attacher à ceux qui l’entourent.
Le deuxième vaisseau est commandé par Hirato. Il présente également des traits très caractéristiques de ce qu’on pourrait attendre d’un commandant pour ce genre d’histoire : un charisme indéniable auprès de ceux qui l’entourent, fort, intelligent, couplées à une certaine distance qui rend son personnage peu saisissable, étrange et intriguant. Bref, la classe quoi. Chacune de ses interventions vont dans ce sens, Hirato est un cran au dessus de tous les autres. Mais, on peut noter un choix intéressant dans Karneval : c’est d’avoir trois personnages de ce calibre, Hirato, mais aussi Akari, le chef de la tour de recherche, et Tsukitachi, le commandant du premier vaisseau.
Karoku, un élément intriguant dans cette histoire. C’est ce garçon que recherche Nai, c’est pour l’aider que Gareki le suit et, du coup, Circus le recherche aussi. On le voit. Il apparait à un certain moment de l’histoire et il continue d’avoir des contacts (particuliers) avec Nai. Mais, on ne sait vraiment pas qui il est, on ne sait pas ce qu’il recherche, ni ce qu’il veut. C’est vraiment quelqu’un de curieux et intéressant à la fois. C’est une bonne chose d’avoir de tels personnages pour accrocher à une série.

© Ki-oon / Touya Mikanagi

Pour moi qui accorde un intérêt tout particulier à l’aspect esthétique des mangas que je lis, je dois dire que je suis vraiment satisfait. Karneval est une série vraiment bien dessinée et soignée ; j’avais même commencé en grande partie du fait que ses couvertures sont attirantes par leur dessin et leurs couleurs (même si je regrette grandement cette impression de flou dans la première couverture de Ki-oon). Après un premier tome dans lequel on sent encore un coup de crayon hésitant, Touya Mikanagi montre rapidement ses qualités artistiques. Son dessin est séduisant, les planches sont généralement fouillées et le design de ses personnages est travaillé, chacun ayant son propres look bien reconnaissable. Visuellement, c’est un (très) beau manga.

 Les couvertures des deux prochains tomes. Encore une fois, très colorées et attirantes !

Pour conclure, je ne sais pas encore si Karneval sera un très bon manga. Tout du moins, en cinq tomes, on a déjà une série avec quelques qualités certaines qui font que, à mes yeux, il serait dommage de passer à côté. C’est une série d’aventure fantastique qui présente un scénario avec de bonnes bases prometteuses, des personnages intéressants, attachants, et avec un fort potentiels pour leur développement. Couplé à cela, on a en plus un beau coup de crayon. Ces éléments font que je suis vraiment satisfait d’avoir débuté cette série. Je vous la conseille donc (si vous n’avez pas encore commencé) !

1 commentaire:

  1. Salut c'est Saizo de MF. ^^

    Tiens je n'avais pas pensé à Pandora Hearts en lisant Karneval !! xD
    Enfin j'apprécie les deux (même si je préfère quand même Pandora Hearts ^^")

    C'est vrai que le démarrage est long, malgré le fait que les deux protagonistes se soient assez rapidement retrouvés et idem pour l'organisation au final l'histoire avance plutôt lentement. Mais on a quand même de l'action entre, donc ça passe.

    Ouais, Circus à pas l'air tout blanc non plus.. ^^"

    A moi c'est Tµtsukumo qui m'a vraiment surprise. C'est rare que j'aime bien comme ça un personnage féminin alors qu'elle est plutôt discrète en plus.
    Et puis je veux en savoir plus sur ce qu'il s'est passé entre elle et Hirato par le passé. Mes préférés tous les deux.

    Mdr... Nai est celui que j'apprécie le moins... Les personnages naïfs comme lui ont tendance à me lasser vite... Pourtant je suis sûre que ça va faire comme Shion dans N°6 et qu'il va changer plutôt radicalement et qu'il risque d'inverser son rôle avec Gareki... (C'est une impression que j'ai)

    "Mais, on peut noter un choix intéressant dans Karneval : c’est d’avoir trois personnages de ce calibre, Hirato, mais aussi Akari, le chef de la tour de recherche, et Tsukitachi, le commandant du premier vaisseau."
    → Ah je suis bien d'accord avec toi !
    Mais Hirato arrive quand même à bien se moquer d'Akari... xD (et Tsukitachi, son air détaché de tout lui donne aussi une petite supériorité face à Akari qui s'emballe bien vite ^^')

    Karoku il est chelou je ne l'aime pas beaucoup... Et on ne sait pas ce qu'il veut à Gareki... Bref je me méfie de lui ! M'enfin comme tu dis, il fait bouger la série, donc il en faut bien...

    Oui très beau manga, j'adore leurs vêtements! x)
    (enfin je trouve ceux de Gareki parfois bizarres, pourquoi ils sont toujours asymétrique au niveau bras ou jambes ou on lui voit la moitié du ventre... ça lui donne un coté enfantin voir fille je trouve... ^^") Bon ok il n'a que 15ans aussi...

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