mercredi 28 décembre 2011

« Smile », une histoire de justice et d’amour.


Je vais sans doute pas mal écrire ici car il y a beaucoup à dire quand même, sur la série elle-même mais aussi sur des messages qu’elle a voulu transmettre. Du coup, je vais essayer de ne pas trop spoiler l’histoire. Cette série en question : « Smile » (qui au final passera donc avant d’autres billets que j’avais prévus), il a été diffusé en 2009.

Vu que je n’ai pas trouvé un résumé en français potable (et que je suis très mauvais pour en faire un), ce sera celui-là :
« Hayakawa Vito has a Filipino father and a Japanese mother, but he was born and raised in Japan and has never visited the Philippines. The ever-smiling Vito works at Machimura Foods during the day, and at night, he works a part-time job trying to make his dreams come true. One day during an incident at a book store, he meets a girl named Mishima Hana, who lost her ability to speak due to an accident. But even though she can't speak, Vito is drawn to her beautiful smile. However, Vito becomes wrongly suspected by the police for a crime, and after meeting the lawyer Kazuma, the issue begins to grow... Together, Vito, Hana, and Kazuma will go through challenging times and have to overcome many obstacles.  »
Wikipedia
J’ai bien aimé le choix pour raconter cette histoire. Nous sommes en fait en 2015, cinq années après la condamnation de Vito. Kazuma son avocat lui rend régulièrement visite et, accompagné du gardien de prison, ils revisitent ensemble le passé à travers de longs flashbacks, toutes les péripéties mais aussi les mésaventures qu’ils ont traversées et qui ont amené Vito en prison. Ces retours dans le passé sont bien réussis car chacun d’entre eux apporte son lot d’informations et de questions ; à chaque fois que l’on se retrouve dans le parloir avec eux, avec de nouvelles interrogations, l’envie de savoir ce qui s’est passé ensuite est vraiment forte. La tension est omniprésente mais paradoxalement cette série n’est pas du genre à nous faire déprimer (enfin si un peu quand même parfois) mais disons que le titre même du drama en dit beaucoup : « smile », sourire. La série, malgré l’histoire qui pourrait mal s’y prêter, apporte un message optimiste. « C’est une histoire d’amour et de justice d’un homme qui a vécu sa vie héroïquement », c’est la phrase qui revient à chaque épisode.

Aragaki Yui est, à mes yeux, la meilleure actrice dans Smile. Je l’avais vu jouer auparavant seulement dans My Boss My Hero, autant dire qu’elle m’avait alors beaucoup déçu même s’il faut reconnaître que son personnage de lycéenne ne la mettait pas vraiment en valeur. Ici, j’ai donc redécouvert une actrice vraiment douée, d’autant plus que ce n’était pas forcément un rôle très évident à interpréter : Hana, son personnage, elle est muette. Elle a perdu sa voix à cause d’un traumatisme dans sa jeunesse. Son attachement pour Vito peut paraître au début un peu exagéré, mais en apprenant à connaître Hana, on comprend mieux ce qui les rapproche, et petit à petit une véritable relation (même si elle est parsemée d’embûches) se noue.


Vito est joué par Matsumoto Jun (que je connaissais avant par Hana Yori Dango, autant dire qu’on est très loin de cette comédie lycéenne avec Smile). Il est assez complexe, tiraillé au plus profond de lui par ce qu’il a vécu, ce qu’il a été et ce qu’il aimerait devenir – reste qu’il est toujours souriant, en se pensant qu’avec, les choses au final ne pourront que bien se terminer. Tout ce qui lui arrive est cruellement injuste, victime d’un racisme latent à son encontre dans la société, victime de son passé, victime des erreurs qu’il a fait, on ne peut seulement lui souhaiter que son sourire soit récompenser. C’est quelqu’un de bon, de profondément bon.
La relation entre Hana et Vito est un des éléments qui m’a le plus séduit dans Smile, cette façon de se comprendre, de s’aider, de se protéger ; si leur couple semblait au début un peu irréaliste, étrange, très rapidement, je me suis pris d’affection pour ces deux là.


Le troisième personnage central de ce drama est joué par Nakai Kiichi, dans le rôle de l’avocat Itô Kazuma. Il apporte beaucoup à la série, on sent l’acteur, le personnage réellement impliqué dans l’histoire ; c’est un homme à l’esprit vif mais aussi victime de ses propres désillusions, sa rencontre avec Vito et ses proches va l’amener à beaucoup changer et à se redécouvrir. Epris de justice et d’affection pour Vito et les siens, il va s’impliquer bien au-delà de ce que ferait un simple avocat.

Je ne peux pas revenir sur chaque personnage, mais ce sont vraiment eux trois – et ce sont les principaux – qui se démarquent le plus dans le casting. Oguri Shun a tout de même de son coté réussi à rendre bien détestable son personnage.

Ce qui m’a le plus surpris dans cette série est sûrement quelques thèmes qui étaient abordés, surtout deux : le racisme au Japon et, secondairement, la question de la peine de mort.

C’est le premier qui est vraiment au cœur du drama. Si on s’intéresse un minimum au Japon d’aujourd’hui, on lit très vite des choses sur cette facette qui n’est peut-être pas la plus glorifiante pour ce pays. Au Japon, l’étranger – en prenant le terme dans son sens très général – ne serait pas si bien vu. Je n’ai pas envie de faire de jugement, qui plus est, serait mal venu, je ne suis jamais allé au Japon, je ne connais pas personnellement de Japonais et ce que je connais de ce pays, c’est par l’intermédiaire de produit de sa (sous-/) culture comme le manga (mais aussi par son histoire évidemment – je reste historien de formation).
Vito est japonais, il est né au Japon, a grandi au Japon, il parle parfaitement japonais, cependant son père était philippin et cela se voit chez lui physiquement. De ce fait, depuis son plus jeune âge, il a subi des critiques, des attaques plus ou moins directes liées à ses origines familiales. Dans les sous-titrages, c’était souvent traduit par « préjugé », je ne connais pas le mot japonais pour « racisme », mais c’était bien ça ici.
Après, il faut faire la part des choses, il y a ce qu’on pourrait vraiment appeler le racisme, c'est-à-dire des personnes qui ont une véritable haine envers l’étranger, celui qui est différent, le personnage qui illustre le plus cela dans Smile, c’est l’inspecteur de police, Furuse, c’est un vrai salaud pour ne pas mâcher mes mots.
Après, il y a des comportements qui sont, là, plus à rapprocher du préjugé, ce sont des choses qui se retrouvent partout, chez tout le monde, même sans doute chez vous qui lisaient actuellement ce billet, moi-même à coup-sûr, il faut le reconnaître ; ce sont des réflexions anodines que l’on peut faire, des expressions du langage, des associations d’idées (en France, Roms = voyous, pour un exemple qui parle bien). De par notre éducation, de par la culture dans laquelle nous grandissons, nous nous n’en rendons pas toujours compte. Ces exemples de préjugés dans la société, dans ce drama, les exemples sont si nombreux qu’il serait impossible d’en faire la liste. Je citerai juste Vito qui, au début de la série, se fait contrôler ses papiers seulement parce que sa couleur de peau est légèrement différente, faut-il alors penser que le policier à ce moment est raciste ? Non, seulement, il vit avec des préjugés, mais il faut aussi lutter contre eux.
En cela, je vois le drama comme une critique de cet aspect dans la société japonaise. Juste pour exemple, la question de la minorité coréenne dans ce pays est évoquée ; il y avait une critique du fait que le Japon a plus ou moins du mal à tolérer cette présence, ce qui est difficilement acceptable, mais aussi une critique du fait que des Japonais d’origine coréenne, par leur comportement, ne favoriseraient peut être pas toujours leur intégration.

Lorsque la question de la peine de mort a été mise en avant, forcement, ça m’a fait réagir. J’ai été parcouru de frissons à plus d’un moment dès qu’on en parlait et encore plus à un moment fatidique vers la fin du drama. J’ai vu également du coup cette série avec mon regard français. Je suis fondamentalement hostile à la peine de mort, qu’importe la personne aussi détestable soit-elle, qu’importe son crime aussi grave soit-il. De ce fait, je préfère être prudent et ne pas faire de jugement hâtif.
Un des arguments pour cela (mais ce n’est pas le seul), le risque de condamner un innocent, est présent dans ce cas. Pourtant, il ne faut pas faire de raccourci trop rapide, si en filigrane, la série amène à se poser des questions sur cette sentence fatale, elle ne la remet pas vraiment en question. Aucun, ou presque (il y a quand même eu une intervention dans ce sens lors de la délibération), personnage de la série a dit à un moment « la peine de mort, c’est mal ». Ce drama est japonais, la peine de mort est un élément de la justice japonaise et celle-ci n'est pas remise en question. Au contraire, même Kazuma plaide sur le fait seulement que le cas en question ne mérite pas la peine de mort. Dans Smile, si celle-ci n’est pas remise vraiment en question, certains éléments montrent quand même que les producteurs de la série ont voulu mettre en avant quelques problèmes qui y sont liés (la possible condamnation d’innocents comme je disais). Après, devant son écran de télévision, comment un Japonais aurait pu voir cela, réagir à cela ? C’est une question que je trouve intéressante.

Malgré de belles musiques, l'ost n'est pas vraiment marquant.
L'opening encore moins.

C’est la première fois qu’un drama me fait avoir autant de réactions sur des questions de société, c’est peut être aussi ça qui m’a marqué dans cette série : elle a su soulever des problèmes qui existent au Japon (et même plus largement dans le monde). C’était de ce fait très intéressant d’avoir ce regard sur ce pays ; Smile a été réalisé et joué par des Japonais, c’est donc leur vision de ces questions qu’on avait, et ça, j’ai aimé.


Après, la série en elle-même – au-delà de ce que je viens de dire – est aussi plutôt bien réussi. Il faut souligner ce choix de narration très bien utilisé. Le suspens était préservé ainsi que la curiosité, en plus, étant un spectateur qui connait la vérité, c’était extrêmement rageant de voir comment les choses tournaient. Aragaki Yui, en jouant Hana, a été je trouve excellente : elle a réussi à jouer un personnage sensible, courageux et émouvant. Matsumoto Jun, en jouant Vito, a su montrer les qualités et les défauts de son personnage renforçant ainsi d’autant plus l’attache qu’on pourrait avoir avec lui. Nakai Kiichi, en jouant l’avocat Kazuma, par l’évolution de son personnage, de sa relation avec les autres protagonistes a apporté beaucoup à la série. Je n'ai aucun gros reproche à faire.
Quand sur le net je vois les récompenses de cette série, je me dis qu’aimer cette série peut se justifier :
• 61st Television Drama Academy Awards : Best Supporting Actress - Aragaki Yui
• 13th Nikkan Sports Drama Grand Prix (Spring 2009) : Best Drama
• 13th Nikkan Sports Drama Grand Prix (Spring 2009) : Best Actor - Matsumoto Jun
• 13th Nikkan Sports Drama Grand Prix (Spring 2009) : Best Supporting Actor - Nakai Kiichi
• 13th Nikkan Sports Drama Grand Prix (Spring 2009) : Best Supporting Actress - Aragaki Yui
J’aurais encore plein de choses à dire, sur des passages qui m’ont marqué voir bouleversé, notamment lors de la dernière partie avec le procès, mais je ne veux pas retirer le plaisir de la découverte à ceux qui n’ont pas encore vu Smile. J’ai aimé cette série pour sa belle histoire, mais aussi pour les messages que ce drama a voulu transmettre. S’il n’est pas mon préféré, c’est sans doute un des mieux réalisés et un des plus intéressants que j’ai pu voir jusqu’ici. A regarder sans hésiter !

samedi 24 décembre 2011

Un joyeux Aria-Noël, « Snow White » !

Entre deux séances tartinnages de toasts et préparation de la table du réveillon... Ce Noël 2011, pourquoi pas le marquer sur le blog par un petit détour du coté de Néo-Vénézia ? Aujourd’hui, on lance l'épisode 26 d'Aria the Natural qui correspond (en plus détaillé) au chapitre 28 du tome 6 : « Snow White ».

C’est l’hiver à Néo-Vénézia, la neige a recouvert la ville, l’air est frais, pour Akari-chan, cette ambiance l’amène à réfléchir sur le genre de personne qu’elle pensait devenir quand elle était plus jeune. On commence par une petite discussion entre Akari, Aika et Alice. Ensuite, c’est autour d’Alicia que prend forme cette petite aventure – cette dernière est un peu l’héroïne ici.

Alicia accompagnée d’Akari part se promener dans cette ville enneigée ; Akari, un peu mélancolique en ce jour, demande ce qu’Alicia rêvait devenir quand elle était plus jeune. Celle-ci ne lui répond alors pas encore, au lieu de cela, elle commence à rouler une belle boule de neige, rapidement assistée par son apprentie.


Toutes les deux vont alors parcourir la ville, conduites par Président Aria, en poussant leur boule de neige qui devient de plus en plus grosse. Sur le chemin, de nombreux habitants de Néo-Vénézia vont venir les aider, chacun venant avec le sourire et une bonne humeur communicative. Cette petite excursion hivernale se termine sur une petite place, Akari et Alicia ne pouvaient pas aller plus loin, c’est alors que tous les voisins – surpris par ce trio et leur impressionnante boule de neige – viennent les rejoindre. Comment conclure : par un magnifique bonhomme de neige auquel tout le monde participe, un bon lait de coco chaud pour accompagner cela, quoi de plus agréable ?


C’est avec toute simplicité que se termine cet épisode : Alicia raconte à Akari que plus jeune, elle ne souhaitait qu’une seule chose, faire sourire les gens en leur donnant du plaisir. Tout l’épisode prend alors son sens. En soi, pour terminer cette seconde saison (c’est le dernier épisode d’Aria the Natural), quoi de mieux qu’une telle conclusion ?

Je vous souhaite à toutes et à tous de passer de joyeuses fêtes de Noël, avec plein de sourires et de rires !

jeudi 22 décembre 2011

« Saiunkoku Monogatari » en manga

Shuurei et Ryuuki
Ce billet n’est pas consacré à l’animé diffusé il y a quelques temps, en deux saisons de 39 épisodes (entre 2006 et 2007), mais à sa version manga disponible aux États-Unis (donc aussi chez nous facilement). A ma connaissance, le roman (le support original de « Saiunkoku Monogatari ») n’est pas disponible dans une autre langue que le japonais, du moins pas en anglais (et encore moins en français).
Pour des avis sur l’animé (que j'adore), je vous conseille la lecture des billets sur le blog de Katua et sur celui de Corti.

Pour ce manga, cinq tomes sont disponibles outre-Atlantique (le sixième sortira en février) sous le titre de « The Story of Saiunkoku » (chez Viz Media). Il y a actuellement huit tomes qui sont publiés au Japon, le dernier étant sorti en octobre (avec un rythme de publication assez espacé et irrégulier).

Pour ceux qui connaissent déjà l’histoire : les deux premiers tomes couvrent le premier arc, celui de Shuurei dans le gynécée impérial, et les trois suivant couvrent la période qui précède le début de l’examen des fonctionnaires impériaux (l’édit de Ryuuki est passé). Dans les derniers chapitres, Eigetsu vient de débarquer, à la recherche de sa tablette qui lui permet de se présenter à l’examen. En comparaison de l’animé, cela fait que ces cinq tomes ne couvrent même pas la moitié de la première saison de l’animé. C’est bien, le rythme du manga n’est pas sacrifié, je m’en réjouis.
J’ai surtout hâte d’atteindre l’arc de la province Sa (dont déjà les premières graines ont été semées comme avec le rapport fait par Ensei à Ryuuki) pour suivre le premier épisode de la carrière prometteuse de Shuurei et aussi parce qu’on y retrouvera l’un des personnages les plus captivants de « Saiunkoku Monogatari », Sa Sakujun. Reste que je ne boude pas mon plaisir, d’autant plus que nombre de passage sont très drôle, j’étais plié au début du cinquième tome quand Seiran, Shouka et Reishin débarquent dans la chambre de Shuurei, malade, leur regard plus noir que noir, le pauvre Ryuuki, totalement terrorisé~

Le manga est plutôt bien dessiné, les illustrations en couleur qui introduisent chaque tome sont même magnifiques. Les dessins sont signés Kairi Yura, c'est-à-dire la même personne en fait qui s’occupait des illustrations du roman. Avec encore Sai Yukino à la barre pour le scénario, on retrouve en fait le même duo. Cela me fait dire que le manga est et continuera d’être une adaptation fidèle du roman. Le manga va donc continuer un certain temps, dix-huit tomes pour le roman (plus quatre pour les histoires annexes), ça va faire combien pour cette adaptation ? Après, même trente tomes, ça ne me déplairait pas.


Les personnages sont fidèles à eux-mêmes. Shuurei (Hang) est toujours cette héroïne débrouillarde,  persévérante et pleine de vie ; c'est une héroïne attachante comme on aimerait en voir plus souvent. Ryuuki, cet empereur qui ne voulait pas l’être, est toujours aussi excellent et plein de surprises ; d’un coté, c’est encore un enfant – surtout quand sa tendre Shuurei est au cœur de ses pensées – et de l’autre, c’est un souverain en devenir, plein de talent et à l’esprit affuté. Seiran, j’avais un peu oublié son coté bad-boy ; je l’ai toujours trouvé moins bien travaillé que Ryuuki, moins bien mis en avant. Shuuei (Ran), il reste toujours ce personnage aussi intriguant et captivant. Kouyou me parait moins tête en l’air que dans l’animé ; alors qu’on avait droit à chaque épisode à ses égarements dans le palais impérial, là, il n’a du se perdre que deux ou trois fois. Etc. Je pourrais citer chacun des personnages tout comme faire des monologues rien que sur « tonton » Reishin par exemple – il me fait bien rire lui.

J’ai retrouvé dans ce manga tout ce qui m’avait plus dans l’animé. Tout d’abord, un des aspects les plus plaisant dans le monde de Saiunkoku : les clans des huit grandes familles de l’empire. Ce sont ces derniers qui contrôlent en grande partie l’empire, l’équilibre politique dans Saiunkoku est avant tout un jeu d’équilibre entre ces familles dont l’influence, la puissance ou le prestige varient. Même si pour l’instant cela n’est pas encore très visible (on est encore loin de toutes les démonstrations de force des clans Ran ou Hong – Kou pour la traduction de l’animé que j’avais), nous en sommes encore qu’aux balbutiements de l’histoire. Cet aspect donne beaucoup plus d’ampleur à cette œuvre.

Une des thématiques centrales de cette histoire, c’est la relation entre Shuurei et Ryuuki (je suis un fervent défenseur de la cause de ce dernier !). Shuurei veut devenir une fonctionnaire impériale, même si à la base c’était impossible (le concours étant réservé aux hommes seulement). Ryuuki, amoureux d’elle, l’aidera à réaliser son rêve. Mais cela n’est pas évident, d’abord parce qu’il ne doit pas trop la favoriser par rapport à d’autres, il est empereur et en plus cela nuirait à Shuurei, et ensuite parce qu’agir ainsi, ce n’est pas vraiment favoriser une possible relation entre eux. Rien que pour ses choix, j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à suivre Ryuuki, parfois hésitant, mais qui toujours sûr de ses sentiments, continuera à aider sa bien aimée, au risque de la voir s’éloigner de plus en plus de lui (même s’il garde toujours l’espoir de voir son amour récompensé). Dans le manga, nous avons déjà quelques passages mettant en avant ce tiraillement chez lui. Les passages mettant les mettant en scène tous les deux ont toujours ce charme qui m’avait tant plu dans l’animé.

Superbe couverture (avec Shuuei) !
Le manga plaira avant tout aux amateurs ou aux fans de l’animé de « Saiunkoku Monogatari », c’est d'abord à eux que je le conseille. Toutefois, compte tenu de la fidélité de cette adaptation, cette version manga est aussi un bon moyen d’essayer pour ceux qui ne le connaissent pas cette série, surtout si l’idée de vous engager dans un animé – de 78 épisodes – vous effraie (ce qui serait d’ailleurs dommage). J’espère que ce manga ne connaîtra pas de mésaventure aux États-Unis, les éditeurs chez eux me semblent peu embêtés (moins qu’en France) pour arrêter une série qui ne se vendrait pas très bien, du coup je croise les doigts pour que les lecteurs soient au rendez-vous. Je ne sais pas si un jour on aura droit à une troisième saison pour clôturer l’animé, et comme ce n’est pas demain que je lirai couramment le japonais, ce manga est un bon moyen pour compenser cela.

mercredi 21 décembre 2011

« Ichi », le combat d'une femme samuraï aveugle

« Ichi », c’est le titre du dernier film que je me suis vu. Après l'avoir visionné il y a déjà quelques temps à la télé sur Arte, je me suis procuré tout récemment la version dvd (aussi disponible en Blue-ray) pour le regarder de nouveau – j’en avais gardé depuis très peu de souvenirs.

Dans le Japon médiéval, Ichi est une jeune orpheline, aveugle de naissance. Derrière ses airs fragiles, la jeune fille possède un talent exceptionnel dans l'art de manier le sabre. Tous ceux qui se mettent en travers de son chemin l'apprennent à leurs dépens. Elle sauve la vie d'un samouraï aux prises avec le redoutable clan Banki. Ensemble, ils se rendent dans un village où le clan fait régner la terreur.
En fait, en le revoyant, je me suis rendu compte que c’était avec ce film que j’avais vu pour la première fois Ayase Haruka, l’actrice principale, ici qui joue cette femme samuraï aveugle. Je suis très peu objectif vis-à-vis d’elle, c'est mon actrice japonaise préférée – je l’ai déjà dit et je le redirai – mais si un acteur/trice s’est vraiment distingué dans cette production, c’est bien elle. Les autres sont, disons, dans la moyenne, aucun ne m’a réellement surpris ou impressionné. Ayase Haruka nous offre au contraire une belle prestation avec un rôle peu évident à interpréter : rendre crédible un personnage aveugle (donc se comporter tel qu’il devrait l’être) mais aussi avoir la présence d’un samuraï, d’une combattante avec une technique très précise et efficace. Son personnage est sombre, fantomatique, elle parle peu, renfermée dans son passé, ne pensant qu’à son objectif mais avoir de réel but dans la vie. Sa rencontre avec le samuraï Touma Fujihira, dont elle sauve la vie, va la changer petit à petit, mais vraiment progressivement.
Je n’ai pas tellement d’autres choses à dire sur les autres acteurs ; sur ce Touma notamment, joué par Oosawa Takao, je l’ai même trouvé à quelques reprises assez absent dans les scènes d’action (alors que dans les dialogues avec Ichi, il s’en sort pas mal).
N'étant pas un grand spécialiste du cinéma japonais, et encore moins celui de ce genre, il m’est donc assez difficile de faire des comparaisons et voir ce qui allait ou ce qui n’allait pas. Je l’ai toutefois beaucoup aimé, j’ai apprécié également ces phases de combat au sabre dans lesquelles Ichi offrent de beaux enchainements, le dernier combat entre les deux clans étaient assez impressionnant (même si le choc en lui-même est court). Seul le duel final contre Banki aura été assez décevant du fait des échanges assez limités.

En lui-même, le scénario est assez mince avec peu de grands développements ; le rythme global n’est pas forcément très élevé, si ce n’est qu’il est entrecoupé par des affrontements vifs. L’affrontement entre le clan Banki et les habitants de ce village n’est pas le cœur du sujet, il ne sert qu’à mettre en exergue le personnage d’Ichi, il en est de même pour chaque personnage, que ce soit Touma ou Banki, ils ne sont que là que pour Ichi. C'est là que je trouve ce film réussi. La musique du shamisen et les chants donnent un coté authentique à cette histoire, renforçant ainsi l’immersion.
 
A première vue, ce film serait l’adaptation du manga éponyme qui a débuté en 2008, le résumé correspond, mais j’ai du mal à trouver des informations sur ce manga mais reste je ne me lirai pas les scans disponibles (si un jour il sort en France, alors là, pourquoi pas).

Pour un amateur de ce genre de film, et de cinéma en général asiatique, je ne sais pas s’il peut plaire ; j’espère que c’est le cas, car personnellement, je l’ai beaucoup aimé pour sa façon d’aborder l’histoire et le personnage d’Ichi. Ce film m’a aussi donné envie, enfin plutôt confirmé l’envie, de me regarder Jin (le drama), on y retrouve également le duo Ayase Haruka-Oosawa Takao dans les rôles principaux.

samedi 17 décembre 2011

« First Kiss », une sœur, un frère, un médecin.

Dernier drama en date de terminé : First Kiss (diffusé en 2007). J’ai simplement commencé cette série car je cherchais quelque chose à voir avec Inoue Mao qui jouait dedans, histoire de la voir dans un autre rôle que celui d’Hana Yori Dango. Je suis tombé sur ce drama un peu par défaut, c’était le plus facile à récupérer sur le coup. Le titre (très cliché) me faisait un peu peur quand même, l’image de présentation sur MdL aussi. Mais bon, allez, faut essayer.

Après les onze épisodes vus, j’ai envie de dire que je suis en fait plutôt satisfait par la série. Une chose surtout a fait que je l’ai appréciée, c’est la relation fusionnelle entre le frère, Kazu(ki), et sa sœur, Mio, le premier joué par Itou Hideaki (que je ne connaissais pas) et la seconde par Inoue Mao (celle que je voulais revoir jouer).
Mio est malade, elle est atteinte d’une maladie du cœur assez grave, plus le temps passe pour elle, plus ça devient dangereux. Il y a une solution, une opération, mais celle-ci est risquée, elle n’a que 50% de chance de réussir. Elle souhaite tout de même la tenter. Mais avant, elle souhaite une chose, retourner au Japon quelques temps. En effet, ses parents ont divorcé il y a dix ans, depuis Mio vit séparée de son grand frère, Kazu, elle est aux États-Unis et lui au Japon. Pendant deux mois, ça va être l’occasion pour eux deux de se retrouver.

Tout l’intérêt de la série est là : suivre leur relation. Elle m’a beaucoup touché ; les deux acteurs ont réussi à exprimer quelque chose d’assez fort. Le premier épisode avec Kazu qui ramène chez lui Mio sur son dos donne le ton à la série, on sentait une réelle proximité entre eux deux. Ça m’a plu, leur histoire m’a touché.

Mio est une jeune femme (20 ans) au caractère bien trempé ; elle est directe, franche, même beaucoup trop parfois. Elle aime bien aussi se moquer des gens, de son frère aussi. Son attitude, qui m’a fait grincer des dents plus d’une fois, s’explique toutefois par sa maladie. Son caractère est plus une manière de se défendre, elle a peur de s’ouvrir ; comme elle le dit, il est plus facile de se faire détester que aimer, puis à être trop gentil, les autres l'oublieraient. Il y a une réelle évolution du personnage au cours de la série, ce qui est très intéressant, elle change beaucoup en apprenant au coté de ceux qui elle côtoie, son frère en premier lieu.


Kazu, de son coté, est très différent de sa sœur. Il y a également une évolution assez sensible de ce personnage, et même, pendant un moment, elle est inverse par rapport à sa sœur (et c’est lui alors qui m’aura fait grincer les dents). A 28 ans, il est photographe assistant, il a du mal à percer dans le milieu même si c’est sa passion. Cela est dû notamment à son coté assez léger, puis il manque d’ambition et peut se décourager assez vite. A coté, il compense ça par une bonne humeur communicative et en jouant un rôle de dragueur. La photo est un élément fort de la proximité entre Kazu et Mio. L’arrivée de cette dernière au Japon est pour lui l’occasion de changer. Ayant appris pour l’opération (très risquée) à venir, il veut à tout prix l’aider et lui permettre de profiter à fond de ces deux mois, une solution notamment : qu’elle découvre ce qu’est l’amour.

C’est là qu’entre en scène le docteur Yuki, joué par Hiraoka Yuuta. Jeune médecin prometteur mais qui manque d’assurance, sa rencontre avec Mio va changer pas mal de choses. Celle-ci est séduite (mais, peu honnête avec ses sentiments, elle mettra pas mal de temps à le reconnaître) et c’est rapidement réciproque. Kazu le remarque très vite et en profite « pour jeter sa sœur dans les bras de ce beau médecin ». Ca peut paraître absurde dit comme ça, mais cette volonté est lié au fait qu’il veut que sa sœur donne plus d’intérêt à sa vie ; elle considère l’amour comme quelque chose d’inutile car il ne serait pas destiné à durer (idée préconçue liée directement à sa maladie)

Sur ce Yuki-sensei, Hiraoka Yuuta, son jeu d’acteur est très loin du niveau de celui de Itou Hideaki et encore plus de Inoue Mao ; il a manqué un peu de présence, certes, son personnage (réservé, timide, pas toujours très sûr de lui) le voulait, mais j’aurais bien aimé un peu plus d’expressivité dans son jeu. Toutefois, je l’ai bien aimé parce que je trouve qu’il ressort de lui quelque chose de vraiment agréable, on sent en lui, dans son regard, beaucoup de gentillesse. J’avais déjà vu cet acteur de Tatta Hitotsu no Koi, j’avais ressenti un peu la même chose : un acteur qui manque d’expressivité mais qui le compense par une présence agréable. J'ai quand même bien apprécié certains passages avec lui, il m'a un peu surpris à certaine occasion.

J’ai aussi envie de dire deux mots sur Inoue Mao ; c’était pour la voir que j’avais commencé cette série, et sur ce point, je n’ai pas été déçu. Elle a bien réussi, à mes yeux, à interpréter son rôle : elle a su être agaçante quand elle poussait sa mauvaise foi trop loin, elle a su être attachante voir touchante. Par rapport à Hana Yori Dango, il n'y a pas photo, même si je l'avais beaucoup aimé dans cette dernière série, elle est bien meilleure ici (ou alors, ce genre de rôle lui correspond mieux). Rien que pour l’avoir vu, je ne regrette pas d’avoir regardé First Kiss.

Opening. Désolé pour la qualité, mais il n'y aurait rien d'autre sur YT...

Ce n’est pas un drama exceptionnel, il n’explose pas les plafonds. L’histoire est classique, sans réelle surprise (mais une belle frayeur à la fin !), mais la relation Kazu-Mio et secondairement Yuki-Mio donne de l’intérêt pour cette série. Ce sont ces deux duos (surtout le premier) qui ont fait que j’ai aimé la série. A par Hiraoka Yuuta et Inoue Mao, les autres actrices et acteurs ne sont pas transcendants (même si globalement j’ai apprécié leur personnage respectif). J’aurais peut être aimé que soit plus abordé quelques points du passé entre le frère et la sœur, mais ce choix scénaristique se défend. Si ce n’est le générique de la série (que j’aime beaucoup), j’ai trouvé le coté musique peu marquant. J’ai également trouvé à First Kiss un ton légèrement différent de beaucoup de dramas que j’ai pu regarder, je ne sais pas trop dire en quoi, mais dans sa façon d’être abordé, je l’ai peut être trouvé plus « mature » pour ce genre de drame-romance. Peut être.