mardi 15 octobre 2013

Une réflexion personnelle sur le fansub et le scantrad, il est encore temps de changer !

Je n’avais pas prévu un billet de ce genre maintenant. En fait, il s’agit ici, en quelque sorte, d’une réponse personnelle au dernier podcast de Mangacast.fr qui est consacré aux éditeurs avec pour thématique « Débat : Fansub/Scantrad, quelle place pour la traduction de fans ? » (avec des invités de Dybex, Wakanim et Kurokawa). Il faut l’écouter, vraiment !
C’est pour moi l’occasion de mettre à plat tout ce à quoi je pensais, depuis quelques temps, et de donner mon avis. Évidemment, ce dernier n’engage que moi et il vaut ce qu’il vaut.


Le fansub, prendre conscience du problème


Je ne vais pas mentir, j’ai consommé du scantrad. Et j’ai consommé du fansub, et récemment encore, épisodiquement. Comme on le dit, il faut balayer devant sa porte avant de regarder chez le voisin. Je ne suis pas blanc comme neige, loin de là. Surtout côté fansub.

Pourtant, j’étais un « ange » au début. Avant, les animés c’était soit à la télévision, avec le câble au domicile familial, soit sur ma propre télé et mon lecteur DVD. J’ai découvert la japanime ainsi. .hack//SIGN, Gundam SEED, Silent Mobius et d’autres sur le petit écran chaque semaine. Je me saignais pour m’acheter les coffrets DVD de Tsubasa Chronicle à chacune de leur sortie. J’en ai encore des centaines de souvenir ! Quelle impatience pour trouver le nouveau DVD de Gundam SEED Destiny dans le rayon de sa Fnac à Caen pour enfin connaître la suite ! Tu te remettais cinq fois, dix fois, vingt fois la galette dans ton lecteur en attendant la prochaine sortie ! Aaaah…

Cependant, je suis devenu un démon lorsque j’ai eu mon premier ordinateur et internet, après mes vingt ans (un poil en retard sur ma génération~). Un autre univers s’ouvre alors à toi : des centaines d’animés tout frais dispos, facilement et gratuitement ! Évidemment (?), tu fonces, tu ne poses pas de question. Et je suis resté ainsi longtemps sans réellement m’en poser, ou alors en les balayant d’un revers de la main avec, par exemple, le vieux prétexte habituel « j’achète à côté des DVD ». Je m’achetais aussi sûrement une bonne conscience comme ça, tiens. 

J’ai grandi, et, sans doute, je suis devenu un peu moins con qu’avant. Certes, j’ai une vidéothèque dont je suis assez fier, mais quand je compare ce que j’aurais dû acheter et ce que j’ai effectivement pris, la pseudo fierté en prend un coup.

Puis, par exemple : pourquoi n’ai-je – jamais – pu accepter l’idée même de m’acheter une R4 pour ma Nintendo DS afin de jouer illégalement à des milliers jeux ? (Pourtant j’ai été très souvent encouragé à le faire) Ma réponse : non, ce n’est pas bien, ce n’est pas correct, c’est illégal ! Alors que, à côté, tranquillement, j’acceptais la simple idée même de regarder – illégalement – des animés par le biais du fansub. Logique de mon cerveau où es-tu ? Le problème de conscience et de morale est tout à fait le même pourtant, mais j’avais deux réponses différentes…


Une alternative légale et intéressante existe désormais


Depuis 2010-2011, ma vision a progressivement changé. Il a fallu du temps. Pour plusieurs raisons. La première : je suis devenu moins boulimique niveau animés. En volume, j’en regarde beaucoup moins qu’à mes débuts sur internet. J’ai un rythme beaucoup plus rationnel qui m’a amené à demander, non, à exiger moins de quantité. Du coup, tu prends le temps de te poser et de regarder un peu autour de toi ; tu te poses des questions. 

Deuxièmement, surtout depuis 2012, j’ai trouvé une réponse avec le simulcast légal. D’abord Dybex, mais surtout ensuite avec Wakanim qui a décollé. Au début, j’ai suivi avec une certaine curiosité ce nouvel éditeur qui arrivait, dans le paysage francophone, un peu comme un ovni. Aujourd’hui, je considère que Wakanim est l’éditeur qui répond le mieux aux attentes d’un public très capricieux (dont je fais parti) ; sa popularité n’est pas anodine. J’apprécie vraiment leur travail et il me donne l’impression d’aimer ce qu’ils font. J’aimerais aujourd’hui dire du bien de Kazé (et maintenant ADN), mais je n’y arrive pas. Pourtant, ils ont le potentiel d’offrir quelque chose d’excellent, ils en ont les moyens ! Mais non… Enfin bref, c’est un autre débat.
Tout dernièrement, c’est Crunchyroll qui a débarqué, comme une bombe, chez nous en nous offrant un équivalent en français du monstre anglophone. À titre personnel, je considère que, cet automne, malgré cette arrivée inattendue, ce sont eux qui présentent la meilleure offre. Je suis séduit, j’ai pris un abonnement chez eux.

J’ai toutefois un peu peur que Crunchyroll.fr – avec ses moyens colossaux – cannibalise le marché français. Ils n’en resteront pas là après un tel coup d’éclat. Puis, je trouve que ce site/éditeur a un gros avantage sur ses concurrents : l’aspect communautaire de leur plateforme. Je ne sais pas si ADN ressemblera à la plateforme web de Kazé, à voir. Mais concernant Wakanim, certes, t’as une pseudo page personnelle, mais, au final, tu ne passes sur leur site que pour voir le dernier épisode sorti (logique) ou pour lire, de temps en temps, une news, rien de plus. Même, leur forum est peu lisible. S’il y a une véritable communauté autour de Wakanim, aujourd’hui, je ne suis pas pour autant entièrement convaincu qu’elle lui soit si fidèle que ça. Des hits comme L’attaque des titans ne se répéteront pas toutes les saisons.
J’espère que mes craintes ne resteront que des craintes.

Pour en revenir à nos moutons : tout cela pour dire que pour la japanime : le fansub, c’est fini ! (Et pour moi aussi.) Certes, il n’a pas encore disparu, il prendra du temps à disparaître, mais – et je l’espère – il est fini.
On a désormais une vraie offre légale, intéressante niveau contenu et niveau prix. Elle ne devrait maintenant plus que se développer dans les mois à venir. Cet automne, 90% des animés de la saison sont disponibles légalement chez nous. Tant mieux, je m’en réjouis même.
Cependant, il faut que l’offre légale devienne plus qu’une simple alternative (ce qu’elle est encore aujourd’hui), elle doit devenir le réflexe naturel des gens qui veulent regarder des animés !

Et c’est quelqu’un qui a consommé beaucoup de fansub qui dit tout ça. Il faut savoir tourner la page. D’ailleurs, au passage, à propos d’un argument qui est souvent utilisé par les défenseurs du fansub : ce serait grâce à ce travail de fans (pour les fans) que la japanimation et le manga seraient devenus aussi populaires en France ! Non. Il a pu aider un peu à ce phénomène, mais il ne l’a pas créé. En fait, il en est né et l’a accompagné grâce à l’explosion d’internet.
En ce qui me concerne, j’ai découvert l’animation japonaise avec des séries comme Sakura Chasseuse de Cartes, Pokémon ou Yu-Gi-Oh, j’ai ensuite découvert plus tard un nouvel horizon plus large avec des titres tels que ceux que j’ai déjà cités plus haut. C’est sans compter l’influence qu’ont tenu les Rpg japonais dont je suis très friand depuis le lycée (et le collège en comptant Pokémon). C’est pareil pour le manga. Alors que je découvrais ces merveilles, j’ignorais tout du fansub et scantrad !


Le scantrad ? Le papier, ce n’est pas la même chose...


Justement, concernant le manga, la situation est très différente. En fait, ma consommation de productions illégales a été fortement limitée par deux choses.
– J’aime le livre en tant qu’objet, j’aime le posséder, donc j’achète. Et le manga est un livre. Ma collection n’est pas énorme, peut-être, mais je suis fier de deux bibliothèques que je remplis avec les séries que je lis. Les livres, le seul moment où ils peuvent poser un petit problème, c’est lors d’un déménagement.
– Deuxièmement, je n’aime pas lire sur un ordinateur (ni sur même une tablette ou une liseuse). Enfin, pour être plus exact : je n’aime pas la lecture suivie et continue sur un support informatique. Ça concerne le manga et le livre en général. Je travaille dans un domaine qui m’amène à passer la majorité de mon temps dans une bibliothèque. Je suis un rat de bibliothèque pour ainsi dire, même si cette image est souvent malheureusement et peu flatteuse dans la bouche de beaucoup de gens. J’aime le contact avec le papier, mais, également, je trouve beaucoup plus agréable et pratique de lire ou de consulter un vrai livre. Un support numérique – même légal – n’aura jamais à mes yeux la valeur d’un livre. Il ne peut avoir qu’une utilité ponctuelle pour vérifier ou consulter des ouvrages ou des articles chez soi. Évidemment, après, cela a un coût, mais c’est ainsi.
C’est aussi pour dire que je suis totalement opaque à toute idée du manga numérique. Même si, pour les éditeurs, il s’agira, à moyen terme, d’un support inévitable.

Bon passons sur cet aspect sentimentaliste et matérialiste. Le dernier scantrad que j’ai lu, c’était Amanchu!, et plus exactement c’était avant que Ki-oon annonce sa licence. Elle remonte à début 2011. Donc, en gros, depuis courant 2010 (?), je n’ai plus lu un seul manga en scantrad. Et encore, avant, c’était limité à quelques titres très ponctuels, Claymore ayant été un temps peut-être le seul que je suivais avec plus ou moins de régularité. Je tiens quand même à signaler que je possède ces séries en version papier (on ne sait jamais), enfin, j’espère que vous n’en doutez pas, au moins pour Amanchu! (et même en japonais pour les deux premiers tomes). Depuis, j’ai pu zieuter (ce qui n’est pas lire) ici ou là quelques pages, rien de plus.

Pour dire que je n’en lis pas : je n’ai jamais lu la fin d’Aria en scantrad ! Justement parce que je refuse de le faire. Lire ainsi un si bon manga, ça me ferait mal au derrière pour être poli.


Mais après ?


Étrangement, c’est quand je me suis rendu compte de tout ça, que je commençais déjà à acheter moins de mangas ou d’animés. Mais en fait, cette baisse a essentiellement des explications financières. Triste réalité de la vie… Cruellement, c’est quand mes moyens financiers augmentent que la part consacrée aux loisirs se trouve réduite de plus en plus pour d’autres raisons… 

J’essaye aussi de participer à mon petit niveau à la promotion de la culture japonaise et à son partage entre « fans ». J’administre, depuis 2008, un forum. On y mène une politique « anti-promotion » du fansub et du scantrad depuis déjà quelques années ; pour simple exemple, tous les liens de téléchargement illégaux sont bannis et les personnes fautives sont susceptibles de l’être aussi. Évidemment, on pourra me répondre qu’une partie importante des membres qui suit les séries dont on discute le fait au moyen du fansub. Je le sais très bien. Après, je ne vais pas tous les bannir à cause de ça. En plus, en priorité, je devrais m’auto-bannir sinon. Les habitudes prendront du temps pour changer. Il faut accompagner ce mouvement. Par exemple, depuis quelques mois, on fait l’effort de recenser tous les animés dispos en streaming légal.

Pour finir, dans l’autocritique. C’est bien beau tout ce que je dis, mais ceux qui suivent régulièrement ce blog pourront me répondre aussi : « Et les dramas ? Tu achètes les séries au Japon pour les regarder chez toi ? » Oui, très jolie hypocrisie de ma part, c’est tout à fait vrai. Pour le coup, l’offre légale en France est (quasi-)absente, c’est un fait indéniable. Mais, on en revient au même problème pour le fansub d’animés, cette réponse n’est pas une excuse valable. Un Jdrama-Wakanim ouvre demain ? Je fonce. Mais, aujourd’hui, voilà… Que faire ? Abandonner les dramas japonais ? Je n’en ai pas envie…
Pour la japanime, il y a aujourd’hui une alternative légale. Mais avoir une réponse définitive sur ces questions assez complexes, c’est très difficile.

Enfin, voilà, je pense avoir fait le tour de ce dont je voulais parler. Ce billet n’arrive pas comme ça. Je ne me suis pas réveillé ce matin en paniquant. L’émission de Mangacast.fr m’a surtout motivé à mettre à plat les idées, les réflexions et les (auto)critiques que j’avais en tête. Vraiment, je vous encourage à écouter leurs deux podcasts qui sont intéressants et, ensuite, à réfléchir à tout ça, à ce que vous faites vous-mêmes. Inutile de se flageller jusqu’au sang après.

dimanche 6 octobre 2013

« Attack of the Friday Monsters! : A Tokyo Tale » sur 3DS

Attack of the Friday Monsters! : A Tokyo Tale
Aujourd’hui, une présentation d’un jeu sur 3DS : Attack of the Friday Monsters! : A Tokyo Tale. Il s’agit d’un des trois jeux disponibles, depuis cet été chez nous (sur l’eShop seulement), et édités par Level 5 dans le cadre du projet Guild02 qui fait suite au premier du nom pour lequel je m’étais essayé à Liberation Maiden, une première expérience assez malheureuse. En attendant Pokémon XY qui débarqueront fin de la semaine prochaine, c’était l’occasion de me faire ce petit jeu vraiment séduisant.

Attack of the Friday Monsters! : A Tokyo TaleSon principe est très simple. On incarne un très jeune garçon – Sohta – qui vient d’emménager dans une nouvelle petite ville et qui devra essayer de résoudre les mystères entourant les étranges apparitions de monstres géants qui ont lieu tous les vendredis.
Fièrement équipé de notre sac d’écolier de primaire, on va explorer la ville et ses alentours, parler avec tout le monde, se faire de nouveaux amis. Le tout se passe sous forme de missions à remplir qui se débloquent en parlant avec d’autres personnes, en participant à des événements. Le jeu reste assez linéaire dans sa forme, le tout peut se faire très rapidement en suivant les instructions à la lettre. Mais le but est quand même d’explorer un peu plus en profondeur le jeu pour débloquer toutes les missions et s’assurer à tout faire. Après, il ne faut pas s’attendre à une ville immense, la carte est assez petite ; de même, il n’y a que 26 missions dont certaines très brèves.

Attack of the Friday Monsters! : A Tokyo Tale
Le scénario nous plonge en fait dans l’univers des Kaijû, ces monstres japonais apocalyptiques qui ont régné sur les écrans de cinéma mondiaux à partir des années 50. On y ajoute une touche de supers-héros encore bien japonais. Tout cela saupoudré de beaucoup d’innocence et d’inventivité propre à l’enfance. À noter que l’histoire se déroule en plein début des années 1970, donc en plein l’âge d’or de ces films. D’ailleurs, l’aspect production cinématographique est totalement intégré au jeu – c’est là qu’on apprécie dans ce titre la différence entre le monde des enfants et des adultes.
Avec tout ça, on a droit à une chouette histoire qui joue volontairement avec nos souvenirs (nostalgiques ?) de nos jeunes années quand on se prenait à croire en des choses surnaturelles, voir à se croire capable de vêtir un jour le costume de super-héros. J’ai beaucoup aimé cette sensation en jouant le personnage de Sohta.

Attack of the Friday Monsters! : A Tokyo Tale
Parallèlement, un jeu de cartes a été inséré. Son principe est très simple mais efficace : il s’agit d’un duel entre deux joueurs avec chacun 5 cartes qui se font face pour 5 affrontements. Le résultat de chaque match se résout selon le principe du pierre-feuille-ciseau (chaque carte ayant un de ces attributs), et en cas de match-nul (genre deux ciseaux) on regarde les points de force des carte. Il y a également des cartes spéciales, mais bon, c’est en gros le principe. On peut trouver des cartes dans le jeu en réunissant un certain nombre de fragments.
Celui qui sur les cinq matchs a alors le plus de victoires l’emporte et devient le maître. Car – et c’est bien fait – ce jeu est totalement intégré à l’esprit du titre, les enfants y ont ajoutés leur propre règle : le gagnant devient le maître, le perdant le serviteur. Le rôle pouvant s’invertir à chaque duel. Et le maître marque sa domination avec une formule magique, le serviteur s’effondre, et par la magie du ninjutsu, le serviteur le fait se relever !
Bo-bo-bo-byuum, Guru Guru, Bo-bo-bo-byum, Fall down ! Muchoon !
Cette petite formule (la mienne ici – on peut la modifier) résume un peu à elle seule la chouette et légère atmosphère de ce petit jeu.

Attack of the Friday Monsters! : A Tokyo Tale
(Tous les screens viennent
de jeuxvidéo.com)
Il en lui-même est assez beau et donne vraiment l’impression d’avoir été soigné niveau réalisation technique. On dirait même des décors d’un film d’animation japonaise J’ai particulièrement apprécié le travail sur le fond sonore – quand on approche de la gare, on le sait. Des petits détails, mais qui font toujours plaisir. Puis, se balader et avoir derrière ce combat dantesque, c’est cool.

Mais, le principal reproche que je ferai à ce jeu, c’est quand même son prix. Huit euros. Même si j’ai bien apprécié les quelques heures que j’ai passé dessus, ce n’est justement que quelques heures. En quatre heures, environ, seulement, j’ai terminé l’aventure principale (pour un peu moins de cinq heures au final en traînant ensuite dans le stage bonus). Et encore, j’ai pris mon temps. Là , il ne me reste plus qu’une mission à terminer, quelques cartes à débloquer, sinon c’est tout. Le jeu fait quand même 8€, c’est beaucoup pour si peu de temps. Cependant, je n’ai pas eu l’impression d’avoir été trompé comme avec Liberation Maiden ; ici, j’ai quand même vraiment apprécié l’expérience de ce jeu.
Enfin bon, c’est comme ça. Puis, on le sait en l’achetant : il ne faut pas s’attendre à des jeux fleuves. Level 5 n’édite ici que des petits jeux ; petit par la taille et la durée certes, mais pas toujours pour ce qui est de la qualité comme j’ai essayé de le montrer.

Car, il n’y a pas à dire, j’ai vraiment aimé Attack of the Friday Monsters! : A Tokyo Tale. Ce titre nous offre de chouettes moments en nous replongeant dans notre enfance. Après, est-ce qu’il en vaut le prix ? À chacun de se faire son avis, d’essayer ou non.

mercredi 2 octobre 2013

« Tsure ga utsu ni narimashite », comment faire face ensemble à la dépression ?

Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。
Aujourd’hui, je vais m’arrêter quelques instants sur un petit film. J’aurais beaucoup de billets à écrire sur des dramas si je devais faire les choses dans l’ordre, mais non, ce sera : Tsure ga utsu ni narimashite (ツレがうつになりまして。), ou My SO Has Got Depression. Écrire sur ce titre me permet en plus de parler de deux acteurs pour lesquels je  commence à avoir une grande… sympathie ?

À noter auparavant que ce film est basé sur un manga de Tenten Hosokawa du même nom (en trois tomes) qui a connu son petit succès et qui avait déjà connu une adaptation en un cours drama de trois épisodes en 2009.

Ce film raconte la vie d’un jeune couple traversant une longue période très difficile à cause de la dépression du mari. Ce dernier Takasaki Mikio, Tsure de son surnom, vit de plus en plus mal sa vie professionnelle et perd progressivement confiance à lui-même. À en devenir malade et dépressif. Son épouse, Takasaki Haruko, ou Haru – une mangaka dont les œuvres ne rencontrent pas le succès escompté – va devoir alors aider son mari.

Sur ce scénario en lui-même, il n’y a pas grand-chose à reprendre ; il est tout de même assez classique et n’est pas surprenant en soi – même s’il y aurait sans doute des choses à redire sur cette maladie qu’est la dépression. Mais je préfère vous laissez vous faire votre propre avis, je vais plus m’attarder sur les acteurs. À mes yeux, la qualité de ce film allait dépendre pour beaucoup de la performance de ces acteurs principaux : Sakai Masato et Miyazaki Aoi.

Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。

Tsure ga utsu ni narimashite - Sakai Masato - 堺雅人
Tsure ga utsu ni narimashite - Sakai Masato - 堺雅人Tsure ga utsu ni narimashite - Sakai Masato - 堺雅人Premièrement, Tsure est donc joué par Sakai Masato (堺雅人). Ce n’est pas n’importe quel acteur. Si vous avez suivi un peu l’actualité dernièrement, vous savez que c’est lui qui a joué le rôle principal dans le archi-populaire Hanzawa Naoki. Très bon drama d’ailleurs, mais j’aurais sans doute l’occasion d’y revenir. J’avais auparavant découvert cet acteur avec Nankyoku Tairiku, série dans laquelle il jouait un second rôle plutôt intéressant et réussi. La révélation vint avec Legal High, un drama judiciaire dans lequel Sakai Masato joue le rôle d’un avocat talentueux mais totalement loufoque. Mais pour être loufoque, ça l’était. Ce fut un véritable coup-de-cœur pour sa prestation !

Ici, il est donc Tsure, un homme qui plonge petit à petit dans la dépression jusqu’à en devenir malade. Ce n’est pas un rôle facile : il faut rendre son personnage crédible, donner vraiment l’air d’être dépressif (si on peut dire ça ainsi) en montrant à la fois ses peurs, mais aussi son envie de s’en sortir. Et, franchement, à mon avis, c’est réussi. On ressent un personnage terriblement tourmenté, perdu, se questionnant sur la raison même de l’utilité de ses actions, et même de son existence. C’est sans compter qu’il aime réellement son épouse et c’est d’autant plus terrible que de se sentir inutile voir même un poids pour la personne qu’il aime et qu’il avait juré de soutenir de toutes ses forces. Mais justement, celles-ci faiblissent…

Tsure ga utsu ni narimashite - Miyazaki Aoi - 宮崎あおい
Tsure ga utsu ni narimashite - Miyazaki Aoi - 宮崎あおいTsure ga utsu ni narimashite - Miyazaki Aoi - 宮崎あおいÀ ses côtés, Miyazaki Aoi (宮崎あおい), son épouse Haru(-san). La première fois que j’ai vu cette jeune actrice, c’était dans le taiga Atsuhime. Pour être exact, elle y avait joué une « princesse » au côté Sakai Masato dans le rôle du jeune shôgun Tokugawa (réputé comme arriéré) auquel elle allait être promise en mariage. N’ayant vu que les dix premiers épisodes de cette série, je ne vais pas trop m’étendre dessus. Cependant, j’imagine que le fait d’avoir réuni ce même duo d’acteurs, dans ce film, ne doit pas être sans lien avec leur prestation commune dans le taiga de 2008. Du peu que j’en ai vu, Miyazaki Aoi m’avait laissé une très bonne impression malgré quelques moments assez poussifs côté scénario. Il faudrait vraiment que je me remette dans Atsuhime (à voir si je patiente jusqu’à la fin de Yae no Sakura).

Pour revenir à nos moutons, c’est tout récemment, c’est avec le drama Going my Home – qui m’a totalement charmé pour la qualité de sa réalisation – que j’ai (re)découvert cette actrice. Elle y offre une magnifique prestation (au côté d’un tout aussi convaincant Abe Hiroshi) dans son rôle de mère qui essaye d’élever seule au mieux son fils dans une petite ville de province. J’aurais sans doute l’occasion de revenir sur ce drama, il y a beaucoup à dire – mais c’est parce que j’ai été « bluffé » que j’ai essayé de chercher quelque chose d’autre à regarder. J’ai trouvé alors Tsure ga utsu ni narimashite, bingo, elle jouait avec Sakai Masato. À noter d’ailleurs qu’on retrouve Miyazaki Aoi beaucoup plus souvent à l’affiche de films que de séries (même si elle a un taiga et un asadora à son actif, tout de même).

Dans Tsure ga utsu ni narimashite, la plus grande qualité dans l’interprétation de Miyazaki Aoi, pour son personnage d’Haru – au-delà du simple fait d’être si attachante par son simple sourire –, est de donner réellement l’impression qu’elle évolue, qu’Haru grandit, qu’elle gagne en maturité en même temps qu’elle aide Tsure à guérir de sa maladie ; « kokoro no kaze ». Ce n’est pas simplement l’histoire d’un homme qui traverse une dépression profonde, c’est surtout l’histoire d’un couple, de deux personnes. D’un beau couple. L’équilibre est bien préservé tout au long du film, et j’ai apprécié cela. Entre Haru et Tsure, il y a une série de beaux moments, de beaux échanges. Haru est la personne qui soutient Tsure, mais elle a également besoin de lui. Et, je trouve que Miyazaki Aoi parvient joliment à jouer cela.

Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。
Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。

Il y a toute une réflexion intéressante autour de ce que doit être un couple ; après, à chacun sa « philosophie » sur cette question assez personnelle. À ce sujet d’ailleurs, j’ai beaucoup apprécié quelques passages très important, notamment vers la fin avec la réunion annuelle de quelques couples s’étant mariés en même temps. Mais j’éviterais de spoiler.

Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。
Igu (et Chibi dans l'aquarium)
Je ne parlerai pas des autres personnages de ce film, pour une raison : c’est qu’ils ne sont là que pour apporter ponctuellement des ingrédients à l’histoire. Il n’y a véritablement que deux personnages – ceux dont je viens de parler.
Allez, trois, si on compte le lézard Igu (oui, c’est vrai il y a la petite tortue Chibi). Car, mine de rien, ce Igu, l’iguane domestique de la maison, sa simple présence apporte beaucoup. C’est assez étrange en fait. Il parait être à la fois spectateur mais aussi acteur dans l’histoire. Une drôle de créature, mais elle fait partie intégrante – à sa manière – de ce film ; il est bien plus qu’une simple mascotte animale.

Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。Tsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。
Tsure ga utsu ni narimashite - Miyazaki Aoi - 宮崎あおいTsure ga utsu ni narimashite - ツレがうつになりまして。

Au final, tout au long de ses deux heures, ce film nous offre une belle chronique sur la vie d’un couple qui traverse une période vraiment difficile, et qui, par la force de leurs sentiments, va tenter de la surmonter. Dit ainsi, ça pourrait paraître assez fleur bleue, mais la force de ce titre est justement d’avoir éviter cet écueil du sur-sentimentalisme tout en offrant une histoire crédible et touchante autour de la dépression, une terrible maladie humaine, avec un regard positif.
Je ne vais pas aller jusqu’à affirmer que Tsure ga utsu ni narimashite mériterait de gagner la palme à Cannes. Non. Tout de même, ce titre mérite amplement qu’on s’y attarde, au moins pour ces deux principaux acteurs formant un duo si séduisant, touchant et convainquant.

dimanche 22 septembre 2013

« Amanchu! » et « Amachan », deux séries qui se ressemblent !

Amanchu! / あまんちゅ!& Amachan / あまちゃん
Je vais oser, oui. Ce billet va traiter de deux séries à la fois : un drama japonais, Amachan, et un manga, Amanchu!. Oui, ça pourrait surprendre étant donné qu’il ne s’agit pas d’adaptation. Je me risque à cet exercice car depuis que j’ai commencé ce drama, je n’ai pas pu m’empêcher à penser au dernier manga de Kozue Amano, l’auteure (de talent) d’Aria (oui, je le rappelle encore une fois, au cas où). J’ai presque envie de dire qu’on a ici deux séries qui pourraient être deux cousines éloignées.

あまんちゅ! - Amanchu!Il faut le reconnaître, la sonorités des titres amènent à se poser rapidement la question : y-a-il un lien entre les deux ? Regardons déjà les logos des titres, on retrouve le même schéma (ci-contre). 
Amachan - あまちゃんAmanchu! / あまんちゅ!& Amachan / あまちゃん. À l’oreille, ils se répondent. Dans le détail, ce ne sont pas deux titres cousins. Amachan, c’est plus exactement Ama-chan, un surnom pour Aki, la nouvelle jeune recrue du club des Ama de la petite ville, sur la côte d’Iwate, dans laquelle se déroule l’histoire. Les Ama étant des femmes pratiquant la pêche par la plongée en apnée . « Amanchu » pourrait être dans un dialecte d’Okinawa un mot de désigner les habitants d’une île bien spécifique (?). Le manga se déroulerait en lui-même dans la péninsule d’Izu (dans la préfecture de Shizuoka). Et Izu, c’est bien loin de la préfecture d’Iwate. Simple coïncidence auditive donc ?
EDIT : Je remonte ici une idée d’Herolien (voir dans les commentaires) qui propose de voir dans le titre d’Amanchu! une combinaison et contraction de deux mots : 'Ama' (海人(あま)) et 'Uminchu' (うみんちゅ). Le premier étant connu, le second n’étant pas moins que l’appellation de ces plongeuses à Okinawa.

Deux lycéennes au centre de la série. Hikari et Futaba dans Amanchu! (Pikari et Teko de leur surnom). Aki et Yui dans Amachan. Un premier élément commun, et pas le moindre : dans ces duos, une des deux arrive de Tokyo et devient amie avec la seconde qui est née et qui a grandit dans une petite ville de province. Futaba et Aki respectivement.
D’ailleurs, toutes deux présentent quelques ressemblances : elles n’ont pas forcement choisi ce déménagement, elles vont devoir apprendre à connaître leur nouveau lieu de vie. Mais une différence notable : Aki ressemble beaucoup plus à Pikari, pour son caractère enjoué et elle est légèrement maladroite.
Amanchu! / あまんちゅ!Cette thématique, « quitter la capitale pour la province », n’est pas novatrice évidemment. De plus, ce point commun ne doit pas masquer une autre différence majeure : Amanchu! est vraiment axé autour du duo Futaba-Pikari, alors que, dans Amachan, c’est vraiment autour d’Aki que l’histoire tourne – même si Yui est omniprésente, c’est un personnage secondaire. On notera une seconde différence entre Hikari et Yui : si la dernière ne souhaite que quitter sa ville natale pour devenir une idol à Tokyo, c’est assez inimaginable de penser que ce serait le cas pour Pikari qui ne vit que pour la plongée et que pour s’amuser avec sa nouvelle amie.

La plongée, parlons en quand même. Là, c’est un autre point commun indéniable entre les deux séries.  Le principal même. Incontestablement. Amanchu! se veut même parfois être un véritable petit guide de plongée – que je trouve très instructif d’ailleurs. Futaba apprend la plongée sous-marine auprès de Pikari et dans son club au lycée. Aki va apprendre aussi à plonger, en tant qu’apprentie Ama pour pêcher des oursins en bord de mer, puis en tant que lycéenne dans une section consacrée à la plongée en scaphandre.
Amachan / あまちゃん

Parallèlement, on notera que « la grand-mère » de la série tiendra un rôle important dans ce monde de la plongée. En effet, la grand-mère d’Hikari s’occupe du club de plongée local, et celle d’Aki est la doyenne du club des Ama.


Amachan / あまちゃん
Amachan, c'est vraiment bien ! Croyez en ce sourire !
Voilà. Attention, je ne dis pas qu’Amachan est l’adaptation télévisée d’Amanchu!, aucunement. Les deux histoires sont différentes, je dirais même très différentes si je voulais approfondir. Je reviendrai sur Amachan plus longuement une prochaine fois – ce billet en appelle d’autres. On ne pourra tout de même pas renier les points communs qui les rapprochent. C’est même assez amusant de tous les noter. J’ai essayé une petite recherche google en associant les deux titres en japonais, c’était au final un peu décevant, dommage (même si on peut retrouver quelques questions ici ou là). Mais si, un jour, il m’advenait de lire quelque chose affirmant que le scénariste s’était inspiré de l’œuvre de Kozue Amano, je ne serais pas surpris, mais vraiment pas.

Voilà où je veux en venir : si vous aimez Amanchu!, vous aimerez Amachan, et vice-versa. Si vous aimiez déjà les deux, c’est normal. Ce n’est pas anodin. On retrouve dans chacun de ces deux titres – au delà des points commun déjà évoqués – une même approche, celle de deux tranches de vie qui, d’épisode en épisode, de chapitre en chapitre, ont pour but de donner le sourire. Autant le dire directement : lisez l’un, regardez l’autre. Ce sont deux superbes séries. Je ne peux que vous les conseiller !

N.B. : Notez le dans vos agendas, le tome 6 d’Amanchu! sera disponible chez votre libraire le 28 novembre prochain !

dimanche 8 septembre 2013

Et on passe le cap des deux ans !

Aria - Akari Mizunashi
Parce qu'il faut au moins une image
d'Aria dans ce billet ! :D 
Un billet anniversaire : deux ans, et huit jours aujourd’hui. Ça fait donc deux années que ce blog existe. Je n’en suis pas peu fier, allez disons le. J’étais déjà surpris de parvenir à le tenir une année entière, alors deux, plus rien ne peut désormais l’arrêter ! On verra~

Évidemment, une seconde année au rythme très irrégulier. Mais j’ai renoncé à respecter un certaine cadence, ce n’est pas tenable pour diverses raisons futiles ou plus sérieuses. Depuis le dernier message anniversaire, c’est vingt billets que j’ai postés. Une moyenne de un à deux par mois ; mais ce n’est qu’une moyenne. Entre avril et mai de cette année, zéro au compteur (ce qui était volontaire par contre), alors qu’il y en a eu cinq en mars.


Amachan - あまちゃん
Amachan, c'est bien !!
Autre évolution facilement perceptible, sur la thématique des billets, j’ai tendance à parler de plus en plus de dramas japonais. J’ai fait pas moins de huit présentations de séries avec, je reconnais coupablement (et fièrement), une prédominance de séries dans lesquelles Ueto Aya jouent (et encore, je me suis retenu). Et « seulement » sept billets réellement consacrés aux mangas ou aux animés. En fait, cela reflète des changements qui ont commencé il y a déjà quelques temps, j’en avais plus ou moins déjà parlés. Je regarde tout simplement aujourd’hui plus de dramas que d’animés ; j’achète également beaucoup moins de manga. Financièrement, ce n’était plus tenable de garder le rythme de toute façon. Ce n’est pas que j’aime désormais moins les seconds ; au contraire, j’aime toujours autant. Je prends énormément de plaisir à regarder chaque semaine mes épisodes de ServantxService, Blood Lad ou L’Attaque des Titans. Ces trois titres sont même révélateurs d’une évolution dans ma consommation anim-esque : l’essentiel des séries que je regarde depuis quelques temps, ce sont celles disponibles en simulcast. Et, c’est une chose dont j’ai envie : soutenir le simulcast. Je suis d’ailleurs un grand fan du travail de Wakanim ! Pour ce qui concerne les dramas, je crois que cela résulte de l’intérêt de plus en plus important que je porte pour la culture japonaise et le Japon tout simplement. Après, d’une manière plus générale, j’ai régulièrement des coups-de-cœur qui m’encouragent, encore et encore, à en essayer de nouvelles séries : genre là, j’ai commencé mon premier asodora avec Amachan. Mais qu’est ce que j’adore !!

Amanchu! - tome 6
Vivement qu'il sorte !
Je ne fais pas de billets sur tout ce que je regarde ou ce que je lis. Des fois, je regrette même de ne pas le faire, car le temps passant, il devient plus difficile d’écrire. J’aime bien le faire « à chaud », quitte à perdre en objectivité (enfin, cela m’importe peu d’ailleurs), les semaines passant, je perds en quelque sorte ma motivation. Dommage. Par exemple, j’aurais dû écrire quelque chose sur le drama Abarenbo Mama (conseillée par Iza) que j’avais beaucoup aimé. Côté animé, le plus que sympathique Jinrui wa Suitai Shimashita aurait mérité que je m’y arrête un peu. J’aurais dû encore écrire quelque chose sur Amanchu! (mais ça viendra).

Parallèlement, en mars, j’ai eu l’occasion de participer à des petites chaines qui circuler dans la blogosphère, avec pour thématique « onze questions », une fois sur les dramas (invité par Iza), une seconde fois sur les mangas et animés (par Corti ici) ; c’est quelque chose que j’avais bien aimé faire. Les échanges de ce genre entre blogueurs, je les trouve bienvenus. Au cours de cette année, Amo m’avait aussi gentillement proposé de participer aux Prix Minorin 2012 qui était une chouette idée.

En parlant d’autres blogueurs, on peut régulièrement lire de très intéressants billets – pour seuls exemples, je retiendrais les articles ayant pour thème « Le manga pour les nuls » que Gemini écrit et qui sont souvent très intéressants et instructifs. Sinon, je continue à utiliser quotidiennement Sama et Nanimi pour me trouver des lectures – je ne suis pas un grand adepte des lecteurs flux rss personnel (surtout depuis que Google a fermé le sien) –, même s’il faut avouer que, depuis quelques temps, il est devenu plus difficile de trouver son bonheur. La blogosphère francophone j-drama est encore plus restreinte, mais elle existe (voir quelques liens à gauche).

Grosso modo, c’est une année dont je suis satisfait. Vu qu’un blog c’est personnel, allez, j’ai droit à l’auto-satisfaction ? J’ai eu l’occasion de parler de séries (manga, animé ou drama) que j’ai aimées, il y a même eu régulièrement des retours, ce qui fait plaisir bien évidemment. J’ai même fait une tentative « littéraire », avec un billet sur Haruki Murakami, qui fut au moins réussie pour ce qui est des retours ; à creuser, j’aimerais bien faire un billet, par exemple, sur des romans de Yoko Agawa ou de Ryû Murakami. Oui, le blog restera exclusivement accès Japon, quelque soit le sujet. Depuis début 2013, j’ai une 3DS, et j’en passe du temps dessus, j’en passe ! Avec des jeux comme Fire Emblem Awakening, Animal Crossing A New Leaf ou dernièrement Etrian Odyssey IV, c’est des dizaines d’heures et des dizaines d’autres que cette cruelle console me vole (ma vie sociale disparaîtra pour de bon avec les prochains Pokémon XY et Bravely Default !). Alors pourquoi pas essayer d’écrire un peu sur les jeux auxquels je joue ?
On verra bien, on en reparlera l’année prochaine pour les trois ans !

Avant de terminer, je tiens tout de même à adresser des remerciements à tous ceux qui ont ajouté l’adresse du blog dans leur « blogroll ». Dernièrement, j’ai vu que cela avait été le cas sur le blog Au pays du Teletubbies otaku, ou sur celui de Méta. Merci ! Normalement, je retourne ce geste en faisant de même ici, s’il advenait que ce ne soit pas le cas, n’hésitez pas à me le dire.
Et évidemment, merci à toutes celles et tous ceux qui lisent ce blog ! :D

mardi 13 août 2013

« Shotenin Michiru no minouebanashi », une loterie et des mensonges

Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話
Pour une fois et pour changer de mes habitudes, je vais écrire un peu sur un j-drama que je n’ai pas spécialement beaucoup aimé : Shotenin Michiru no minouebanashi (書店員ミチルの身の上話), un drama un 10 épisodes diffusés entre janvier et mars 2013 (sur NHK). En fait, il m’est difficile de me faire un avis définitif sur cette série… Disons que, globalement, je l’ai trouvé assez moyenne. Mais, je ne dirais tout de même pas mauvaise car je dois reconnaître que la première moitié de la série passée, j’ai commencé à accrocher un peu. Les deux derniers épisodes étaient même sympathiques. Reste que je n’ai jamais été vraiment convaincu par cette série, et plus embêtant peut-être, ni par son potentiel.
Michiru est une jeune femme menant une vie des plus ordinaires entre sa famille, un petit ami et un emploi au sein d'une librairie, dans une petite ville près de Nagasaki. Elle a cependant ses petits secrets : elle entretient une relation avec un homme marié, un éditeur travaillant en relation avec le magasin où elle est employée.
Un jour, sur un coup de tête, elle décide de partir à Tokyo avec son amant pour une nuit, sans même envisager les conséquences qui découleraient de ce bonheur de courte durée et des mensonges qui se sont accumulés. C’était sans compter que parmi billets de loterie qu'elle a dû acheter pour ses collègues, un ticket est gagnant : 200 millions de yens.
Ce dama a voulu, en quelque sorte, raconter une histoire classique sur une jeune femme ordinaire Cette histoire, à un moment donné, commence à déraper avec des gens normaux (presque tous) qui sont confrontés à des situations extra-ordinaires. Michiru est à l’image de ce paradoxe : c’est cette femme normale, avec un petit travail qui ne va pas tarder à se marier, etc. Un petit coup de folie amoureux et un petit bout de papier vont tout changer et la faire s’embarquer dans une histoire inimaginable et incontrôlable qui la dépasse totalement. L’idée n’est pas mauvaise car lorsqu’on est en face d’un personnage lambda, il est de fait plus facile de s’identifier à lui…

Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話
Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話
Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話

… Reste que la sauce ne prend pas. Du moins, elle n’a pas pris avec moi. Le personnage de Michiru – s’il n’est pas si mauvais en soi – n’a pas assez de profondeur, l’histoire manque quant à elle d’accroches pour réellement en faire quelque chose de bien. Au mieux, ça reste juste plaisant à suivre, assez pour vouloir savoir jusqu’à où va mener cette histoire et ne pas abandonner en cours. Ce drama me donne l’impression d’avoir été réalisé pour boucher un trou dans une programmation – il en fallait un. L’ensemble manque d’ambition. L’idée de départ n’était pas forcement mauvaise mais elle n’est jamais exploitée avec conviction, ce qui se ressent surtout au travers des personnages souvent trop fades (genre les employées de la librairie, ennuyeuses comme pas possible) ou alors peu convaincants. Même l’OST ne marque pas (le générique quant à lui ne colle pas du tout à la série).

La conclusion surprend un peu quand même. Disons que, si c’est un peu « too much » pour être réaliste, ça apporte une conclusion acceptable à la série, une conclusion qui a le mérite de redonner plus d’intérêt à l’ensemble.
Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話 - Oomori NaoJ’ai en effet bien apprécié l’arrivée (attendue) du narrateur de l’histoire, le mari de Michiru, qui s’est Oomori Nao qui est derrière cet homme tourmenté, je le connaissais déjà pour son rôle intéressant dans Ryômaden, celui de Takechi Hanpeita. Il s’est avéré être le personnage le plus intéressant de la série. On ne le voit réellement qu’au cours d’un seul épisode et, pourtant, je trouve que c’est lui qui s’en tire le mieux. Comme quoi.
Shotenin Michiru no minouebanashi - Toda Erila
Pour en revenir à l’actrice principale Toda Erika qui interprète donc le rôle Michiru, sa performance est un peu à l’image de la série. Elle a incarné un personnage moyen, sans réel profondeur (du coup difficile de faire des miracles), malgré cela, elle est parvenue à surprendre quelque fois et même, de fait, à me toucher. En tout cas, ça ne sera pas son meilleur rôle (par exemple, bien loin de sa jolie performance dans Taisetsu na koto wa subete kimi ga oshiete kureta)… Est-ce qu’elle aurait pu faire mieux, donner plus de présence à son personnage ? Sans doute, peut-être… Enfin, difficile à dire.
Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話 - Koura KengoLe seul autre acteur qui s’en sort un minimum, c’est Koura Kengo que je ne connaissais que de nom. Il joue le personnage de Takei… Le frappé quoi~ Dans son rôle de psychopathe, il s’en sort bien. Ce petit regard innocent est terrible…

En conclusion, je n’ai pas tant de choses à dire sur Shotenin Michiru no minouebanashi, ce n’est pas un drama que je conseillerais, loin de là… Le début est assez, trop, poussif avec un long démarrage. Quand ça devient intéressant, on peut dire que « le mal est déjà fait », c’est dommage. C’est assez rare que je donne des conclusions aussi critiques, disons aussi « nuancées » sur des dramas. Mais celui-ci n’aurait pas pu être un coup-de-cœur. C’est à réserver seulement pour un trou dans votre agenda-jdrama, plus pour la curiosité.

jeudi 1 août 2013

« Sunao ni Narenakute », qu’il est difficile d’avouer ce que l’on ressent !

Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて
Sunao ni Narenakute (素直になれなくて, ou Hard to say I love you). Un speech de départ attirant : quatre personnes se connaissant bien sur Twitter depuis quelque temps décident de se rencontrer. Simple mais efficace. C’est ce qui m’a fait commencer cette série. Les 11 épisodes de la série ont été diffusés entre avril et juin 2010.

Pour commencer, je soulignerais la bonne performance globale des cinq acteurs principaux (même si elles sont inégales, j’y reviendrai) qui parviennent à former un beau groupe très attachant – cinq et non quatre car lors du premier rendez-vous, une petite nouvelle, une amie d’Haru, s’est ajoutée au groupe. Nakaji, Haru, Doctor, Linda et Peach, ce qui fait cinq vies, cinq caractères différents, mais de nombreux points communs, notamment concernant leur fragilité, plus ou moins flagrante selon chacun, mais réelle. C’est cette fragilité et cette naïveté qui rendra ces personnages aussi attachants.
Comme pour la série, je ne vais utiliser ici que leur pseudo et pas leur vrai prénom (que je n’ai pas retenu de toute façon).
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくてSunao ni Narenakute - 素直になれなくて
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくてSunao ni Narenakute - 素直になれなくて
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくてSunao ni Narenakute - 素直になれなくて
Sunao ni Narenakute est à la fois une histoire d’amitiés et d’amours. Et c’est bien quand se croisent amitié et amour que tout se complique. Et ça arrive souvent. Tous les cinq tiennent à tout prix à cette nouvelle amitié précieuse qui leur apporte beaucoup. Chacun d’entre eux a de nombreuses difficultés dans sa vie privée ou professionnelle, cette rencontre leur a permis de trouver une certaine sérénité et ils y tiennent. Mais ce n’est pas aussi simple.
Les relations entre Haru, Nakaji et Doctor est symptomatique. Des relations compliquées, très compliquées, mais avouons-le, ce sont des champions pour les rendre encore plus complexes. « Hard to say I love you », oh que le titre (celui du générique aussi) résume parfaitement la série. J’avoue avoir plusieurs fois grincé des dents devant leurs maladresses, leurs hésitations, ah surtout ces deux gugusses que sont Nakaji et Haru.

Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Tamayama Tetsuji
Si je les ai beaucoup aimé ces deux là, Linda est peut-être le personnage le plus surprenant, le mieux travaillé de la série. C’est Tamayama Tetsuji qui interprète ce rôle ; je ne le connaissais que par sa présence dans Yae no Sakura. Linda est un peu comme la colonne vertébrale de ce groupe d’amis qui apprennent à se connaître ; il est le plus âgé, le mieux intégré dans la vie professionnelle (il travaille dan sune société qui édite des magazines), le plus mature. Il est comme un grand frère, il écoute, conseille, etc. À côté, il a ses propres souffrances, profondes et difficiles à révéler. Paradoxalement, il est sans doute le plus fragile du groupe. Ces messages enregistrés…
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Ueno Juri
À lire ce que je disais avant, il est assez facile de comprendre que j’ai beaucoup aimé Haru et Nakaji. Forcément. Ils se ressemblent beaucoup en fait. Toujours à s’encourager à être honnête avec soi-même, mais aucun des deux ne l’est vraiment. Ils se cherchent constamment, se rapprochent, s’éloignent, parfois brutalement. Ils ont besoin l’un de l’autre. Du coup, tout est compliqué, très compliqué. Encore plus pour Nakaji au début, étant donné qu’il doit en même temps chercher quoi faire et comment le faire par rapport à la relation qu’il mène alors avec une femme mariée. Tout cela est bien compliqué, mais ce sont deux champions pour accentuer tout ça. Reste que – cela aidant peut-être –  je me suis beaucoup attaché à eux deux. Je les ai beaucoup aimés et j’ai pas mal ragé aussi, surtout à la fin.
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - EitaHaru est jouée par la très connue Ueno Juri (par Nodame Cantabile notamment). Enfin, si connue que je ne l’avais encore jamais vue dans une série auparavant. C’était un peu un « test » pour moi, c’était concluant. Elle a bien interprété un personnage (professeure remplaçante) qui derrière son sérieux ne peut cacher ses nombreuses faiblesses résultants essentiellement de sa gentillesse et de sa profonde sensibilité. Derrière Nakaji (photographe comme son père), on retrouve Eita que j’avais découvert dans Saikou no Rikon (où il est étonnant) ; je dois dire que ma bonne impression sur cet acteur se confirme. En quelque sorte, comme je disais, il est un peu l’équivalent masculin d’Haru.

Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Ueno Juri - EitaSunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Ueno Juri - Eita

Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Kim Jae Jung
À côté, j’ai quand même trouvé que le personnage de Doctor (joué par Kim Jae Jung), coréen d’origine, n’était pas très bien utilisé dans la série. Puis, au début, il donnait quand même l’image du beau gosse collé dans la série pour plaire. Non pas que je ne l’appréciais pas, mais cette impression d’avoir été ajouté à l’histoire pour compliquer encore plus la relation entre Haru et Nakaji était un peu trop forte pour en faire un personnage avec une réelle profondeur.
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Seki MegumiD’une certaine manière aussi, j’ai eu un peu cette impression pour Peach (jouée par Seki Megumi) ; même si à la base, son personnage paraissait mieux travaillé et de fait plus intéressant à suivre (malgré un temps à l’écran plus court).

Dès le début de la série, on nous montre que la série va prendre un tournant tragique à un moment donné qu’on ignore. On ne sait pas qui est derrière cette porte et quand cela va avoir lieu. Et ça peut surprendre, surtout que le suspens dure assez longtemps.
À côté, peut-être plus problématique, par moment, le drama donne l’impression de se perdre. Il aborde beaucoup de petites histoires, elles-mêmes multipliées par cinq étant donné qu’on a cinq personnages principaux. Ainsi, une certaine confusion peut parfois régner même si en général c’est assez bien tourné pour ne pas tomber dans des impasses. Par exemple, on aurait pu penser à quelque chose de plus élaboré pour cette histoire au lycée d’Haru. Pour son frère aussi. Il y a comme ça différentes petites histoires qui sont laissées un peu de côté ou mal exploitées, d’autres peut-être même inutiles. Reste que l’intrigue principale n’en souffre pas vraiment donc ça (me) va.

Côté réalisation, je n’étais pas fan de ces mélanges de plans défilant à l’écran qui donnait au début une impression d’amateur s’amusant sur VidéoMaker ou dans le genre. On s’y fait. Par contre, la bande son de la série est vraiment réussie, elle colle parfaitement à la série ; c’est un des très gros points forts de Sunao ni Narenakute.


La série date de 2010, à une date à laquelle Twitter ne me semblait pas encore aussi populaire qu’aujourd’hui. Je ne sais pas ce qu’il en est vraiment au Japon, mais mi 2012, à lire sur le net, 35 millions de compte auraient été ouverts, ramenés à la population du pays… c’est énorme je trouve. Après 2010 semble correspondre à un pic dans le boom du site de microblogging. C’est assez marrant aussi de les voir utiliser ainsi cette plateforme, à des lieux de ce que j’y fais.
Après, par rapport à la série, si quelqu’un veut vraiment avoir une histoire tournant autour de Twitter, ou sur les relations humaines par le biais d’internet, il sera forcement déçu. Twitter est quand même très vite relayé au second plan ; hop tout le monde s’est rencontré grâce à ça, ça tweet quelque fois, mais c’est tout. Ce qui faisait donc, au départ, l’originalité de la série disparaît assez vite pour laisser place à une histoire qu’on peut qualifier de plus classique. Du coup, je peux un peu comprendre des billets comme celui sur le blog d’Asa, Ano Ne~.
   
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくてAu final, Sunao ni Narenakute est un bon drama, un beau drama. Il aurait pu être excellent en gommant ses quelques petits défauts, mais je ne cacherai pas le plaisir que j’ai eu à le regarder en seulement trois petites bouchées. J’ai notamment apprécié découvrir des acteurs que je ne connaissais pas encore beaucoup, voir que je ne connaissais que de nom. C’est une très belle histoire sur une amitié compliquée, certes, mais profonde et honnête ; tous ces problèmes de cœur n’auront pas eu raison de cette amitié, et ça, c’était bien.

Sunao ni Narenakute sur d’autres blogs : Souvenir à Venir & Ano Ne~