Sunao ni Narenakute (素直になれなくて, ou Hard to say I love you). Un speech de départ attirant : quatre personnes se connaissant bien sur Twitter depuis quelque temps décident de se rencontrer. Simple mais efficace. C’est ce qui m’a fait commencer cette série. Les 11 épisodes de la série ont été diffusés entre avril et juin 2010.
Pour commencer, je soulignerais la bonne performance globale des cinq acteurs principaux (même si elles sont inégales, j’y reviendrai) qui parviennent à former un beau groupe très attachant – cinq et non quatre car lors du premier rendez-vous, une petite nouvelle, une amie d’Haru, s’est ajoutée au groupe. Nakaji, Haru, Doctor, Linda et Peach, ce qui fait cinq vies, cinq caractères différents, mais de nombreux points communs, notamment concernant leur fragilité, plus ou moins flagrante selon chacun, mais réelle. C’est cette fragilité et cette naïveté qui rendra ces personnages aussi attachants.
Comme pour la série, je ne vais utiliser ici que leur pseudo et pas leur vrai prénom (que je n’ai pas retenu de toute façon).
Sunao ni Narenakute est à la fois une histoire d’amitiés et d’amours. Et c’est bien quand se croisent amitié et amour que tout se complique. Et ça arrive souvent. Tous les cinq tiennent à tout prix à cette nouvelle amitié précieuse qui leur apporte beaucoup. Chacun d’entre eux a de nombreuses difficultés dans sa vie privée ou professionnelle, cette rencontre leur a permis de trouver une certaine sérénité et ils y tiennent. Mais ce n’est pas aussi simple.
Les relations entre Haru, Nakaji et Doctor est symptomatique. Des relations compliquées, très compliquées, mais avouons-le, ce sont des champions pour les rendre encore plus complexes. « Hard to say I love you », oh que le titre (celui du générique aussi) résume parfaitement la série. J’avoue avoir plusieurs fois grincé des dents devant leurs maladresses, leurs hésitations, ah surtout ces deux gugusses que sont Nakaji et Haru.
Si je les ai beaucoup aimé ces deux là, Linda est peut-être le personnage le plus surprenant, le mieux travaillé de la série. C’est Tamayama Tetsuji qui interprète ce rôle ; je ne le connaissais que par sa présence dans Yae no Sakura. Linda est un peu comme la colonne vertébrale de ce groupe d’amis qui apprennent à se connaître ; il est le plus âgé, le mieux intégré dans la vie professionnelle (il travaille dan sune société qui édite des magazines), le plus mature. Il est comme un grand frère, il écoute, conseille, etc. À côté, il a ses propres souffrances, profondes et difficiles à révéler. Paradoxalement, il est sans doute le plus fragile du groupe. Ces messages enregistrés…
À lire ce que je disais avant, il est assez facile de comprendre que j’ai beaucoup aimé Haru et Nakaji. Forcément. Ils se ressemblent beaucoup en fait. Toujours à s’encourager à être honnête avec soi-même, mais aucun des deux ne l’est vraiment. Ils se cherchent constamment, se rapprochent, s’éloignent, parfois brutalement. Ils ont besoin l’un de l’autre. Du coup, tout est compliqué, très compliqué. Encore plus pour Nakaji au début, étant donné qu’il doit en même temps chercher quoi faire et comment le faire par rapport à la relation qu’il mène alors avec une femme mariée. Tout cela est bien compliqué, mais ce sont deux champions pour accentuer tout ça. Reste que – cela aidant peut-être – je me suis beaucoup attaché à eux deux. Je les ai beaucoup aimés et j’ai pas mal ragé aussi, surtout à la fin.
Haru est jouée par la très connue Ueno Juri (par Nodame Cantabile notamment). Enfin, si connue que je ne l’avais encore jamais vue dans une série auparavant. C’était un peu un « test » pour moi, c’était concluant. Elle a bien interprété un personnage (professeure remplaçante) qui derrière son sérieux ne peut cacher ses nombreuses faiblesses résultants essentiellement de sa gentillesse et de sa profonde sensibilité. Derrière Nakaji (photographe comme son père), on retrouve Eita que j’avais découvert dans Saikou no Rikon (où il est étonnant) ; je dois dire que ma bonne impression sur cet acteur se confirme. En quelque sorte, comme je disais, il est un peu l’équivalent masculin d’Haru.
À côté, j’ai quand même trouvé que le personnage de Doctor (joué par Kim Jae Jung), coréen d’origine, n’était pas très bien utilisé dans la série. Puis, au début, il donnait quand même l’image du beau gosse collé dans la série pour plaire. Non pas que je ne l’appréciais pas, mais cette impression d’avoir été ajouté à l’histoire pour compliquer encore plus la relation entre Haru et Nakaji était un peu trop forte pour en faire un personnage avec une réelle profondeur.
D’une certaine manière aussi, j’ai eu un peu cette impression pour Peach (jouée par Seki Megumi) ; même si à la base, son personnage paraissait mieux travaillé et de fait plus intéressant à suivre (malgré un temps à l’écran plus court).
Dès le début de la série, on nous montre que la série va prendre un tournant tragique à un moment donné qu’on ignore. On ne sait pas qui est derrière cette porte et quand cela va avoir lieu. Et ça peut surprendre, surtout que le suspens dure assez longtemps.
À côté, peut-être plus problématique, par moment, le drama donne l’impression de se perdre. Il aborde beaucoup de petites histoires, elles-mêmes multipliées par cinq étant donné qu’on a cinq personnages principaux. Ainsi, une certaine confusion peut parfois régner même si en général c’est assez bien tourné pour ne pas tomber dans des impasses. Par exemple, on aurait pu penser à quelque chose de plus élaboré pour cette histoire au lycée d’Haru. Pour son frère aussi. Il y a comme ça différentes petites histoires qui sont laissées un peu de côté ou mal exploitées, d’autres peut-être même inutiles. Reste que l’intrigue principale n’en souffre pas vraiment donc ça (me) va.
Côté réalisation, je n’étais pas fan de ces mélanges de plans défilant à l’écran qui donnait au début une impression d’amateur s’amusant sur VidéoMaker ou dans le genre. On s’y fait. Par contre, la bande son de la série est vraiment réussie, elle colle parfaitement à la série ; c’est un des très gros points forts de Sunao ni Narenakute.
La série date de 2010, à une date à laquelle Twitter ne me semblait pas encore aussi populaire qu’aujourd’hui. Je ne sais pas ce qu’il en est vraiment au Japon, mais mi 2012, à lire sur le net, 35 millions de compte auraient été ouverts, ramenés à la population du pays… c’est énorme je trouve. Après 2010 semble correspondre à un pic dans le boom du site de microblogging. C’est assez marrant aussi de les voir utiliser ainsi cette plateforme, à des lieux de ce que j’y fais.
Après, par rapport à la série, si quelqu’un veut vraiment avoir une histoire tournant autour de Twitter, ou sur les relations humaines par le biais d’internet, il sera forcement déçu. Twitter est quand même très vite relayé au second plan ; hop tout le monde s’est rencontré grâce à ça, ça tweet quelque fois, mais c’est tout. Ce qui faisait donc, au départ, l’originalité de la série disparaît assez vite pour laisser place à une histoire qu’on peut qualifier de plus classique. Du coup, je peux un peu comprendre des billets comme celui sur le blog d’Asa, Ano Ne~.
Au final, Sunao ni Narenakute est un bon drama, un beau drama. Il aurait pu être excellent en gommant ses quelques petits défauts, mais je ne cacherai pas le plaisir que j’ai eu à le regarder en seulement trois petites bouchées. J’ai notamment apprécié découvrir des acteurs que je ne connaissais pas encore beaucoup, voir que je ne connaissais que de nom. C’est une très belle histoire sur une amitié compliquée, certes, mais profonde et honnête ; tous ces problèmes de cœur n’auront pas eu raison de cette amitié, et ça, c’était bien.
Sunao ni Narenakute sur d’autres blogs : Souvenir à Venir & Ano Ne~
Ce titre est déjà sur ma liste (et depuis longtemps) car Juri Ueno est ma big big big chouchoute... et si elle incarne un personnage doux et gentil, ça doit lui aller comme un gant, j'en suis convaincue!
RépondreSupprimerDifficile pour moi de savoir quand je le regarderai, mais je le regarderai, c'est sûr!
Le seul petit détail qui me fait un peu peur, c'est ce jeu du chat et la souris entre les personnages. Je trouve cela charmant, mais si ça devient lourdingue ou que cela dure trop longtemps, cela me donne l'impression qu'ils "meublent" et je finis par m'ennuyer... voire m'agacer. Mais bon, j'ai confiance, Juri Ueno, quoi! ^^
(Le gars qui répond avec trois semaines de retard, ohoh !)
SupprimerPour Ueno Juri, j'aimerais bien commencer une nouvelle série dans laquelle elle a un rôle pour mieux la connaître. Un rôle un peu dans le même genre que dans ce drama. Évidemment, il y a "Nodame Cantabile", mais avant de commencer ce titre, je préfère attendre un peu.
Si t'as des conseils, je suis preneur ! :)
Eh bien, en fait, je peux te conseiller un film assez étrange mais que j'ai beaucoup aimé: "Kame Wa Igai To Hayaku Oyogu"... mais "Nodame", c'est très bien aussi!
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