mardi 13 août 2013

« Shotenin Michiru no minouebanashi », une loterie et des mensonges

Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話
Pour une fois et pour changer de mes habitudes, je vais écrire un peu sur un j-drama que je n’ai pas spécialement beaucoup aimé : Shotenin Michiru no minouebanashi (書店員ミチルの身の上話), un drama un 10 épisodes diffusés entre janvier et mars 2013 (sur NHK). En fait, il m’est difficile de me faire un avis définitif sur cette série… Disons que, globalement, je l’ai trouvé assez moyenne. Mais, je ne dirais tout de même pas mauvaise car je dois reconnaître que la première moitié de la série passée, j’ai commencé à accrocher un peu. Les deux derniers épisodes étaient même sympathiques. Reste que je n’ai jamais été vraiment convaincu par cette série, et plus embêtant peut-être, ni par son potentiel.
Michiru est une jeune femme menant une vie des plus ordinaires entre sa famille, un petit ami et un emploi au sein d'une librairie, dans une petite ville près de Nagasaki. Elle a cependant ses petits secrets : elle entretient une relation avec un homme marié, un éditeur travaillant en relation avec le magasin où elle est employée.
Un jour, sur un coup de tête, elle décide de partir à Tokyo avec son amant pour une nuit, sans même envisager les conséquences qui découleraient de ce bonheur de courte durée et des mensonges qui se sont accumulés. C’était sans compter que parmi billets de loterie qu'elle a dû acheter pour ses collègues, un ticket est gagnant : 200 millions de yens.
Ce dama a voulu, en quelque sorte, raconter une histoire classique sur une jeune femme ordinaire Cette histoire, à un moment donné, commence à déraper avec des gens normaux (presque tous) qui sont confrontés à des situations extra-ordinaires. Michiru est à l’image de ce paradoxe : c’est cette femme normale, avec un petit travail qui ne va pas tarder à se marier, etc. Un petit coup de folie amoureux et un petit bout de papier vont tout changer et la faire s’embarquer dans une histoire inimaginable et incontrôlable qui la dépasse totalement. L’idée n’est pas mauvaise car lorsqu’on est en face d’un personnage lambda, il est de fait plus facile de s’identifier à lui…

Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話
Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話
Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話

… Reste que la sauce ne prend pas. Du moins, elle n’a pas pris avec moi. Le personnage de Michiru – s’il n’est pas si mauvais en soi – n’a pas assez de profondeur, l’histoire manque quant à elle d’accroches pour réellement en faire quelque chose de bien. Au mieux, ça reste juste plaisant à suivre, assez pour vouloir savoir jusqu’à où va mener cette histoire et ne pas abandonner en cours. Ce drama me donne l’impression d’avoir été réalisé pour boucher un trou dans une programmation – il en fallait un. L’ensemble manque d’ambition. L’idée de départ n’était pas forcement mauvaise mais elle n’est jamais exploitée avec conviction, ce qui se ressent surtout au travers des personnages souvent trop fades (genre les employées de la librairie, ennuyeuses comme pas possible) ou alors peu convaincants. Même l’OST ne marque pas (le générique quant à lui ne colle pas du tout à la série).

La conclusion surprend un peu quand même. Disons que, si c’est un peu « too much » pour être réaliste, ça apporte une conclusion acceptable à la série, une conclusion qui a le mérite de redonner plus d’intérêt à l’ensemble.
Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話 - Oomori NaoJ’ai en effet bien apprécié l’arrivée (attendue) du narrateur de l’histoire, le mari de Michiru, qui s’est Oomori Nao qui est derrière cet homme tourmenté, je le connaissais déjà pour son rôle intéressant dans Ryômaden, celui de Takechi Hanpeita. Il s’est avéré être le personnage le plus intéressant de la série. On ne le voit réellement qu’au cours d’un seul épisode et, pourtant, je trouve que c’est lui qui s’en tire le mieux. Comme quoi.
Shotenin Michiru no minouebanashi - Toda Erila
Pour en revenir à l’actrice principale Toda Erika qui interprète donc le rôle Michiru, sa performance est un peu à l’image de la série. Elle a incarné un personnage moyen, sans réel profondeur (du coup difficile de faire des miracles), malgré cela, elle est parvenue à surprendre quelque fois et même, de fait, à me toucher. En tout cas, ça ne sera pas son meilleur rôle (par exemple, bien loin de sa jolie performance dans Taisetsu na koto wa subete kimi ga oshiete kureta)… Est-ce qu’elle aurait pu faire mieux, donner plus de présence à son personnage ? Sans doute, peut-être… Enfin, difficile à dire.
Shotenin Michiru no minouebanashi - 書店員ミチルの身の上話 - Koura KengoLe seul autre acteur qui s’en sort un minimum, c’est Koura Kengo que je ne connaissais que de nom. Il joue le personnage de Takei… Le frappé quoi~ Dans son rôle de psychopathe, il s’en sort bien. Ce petit regard innocent est terrible…

En conclusion, je n’ai pas tant de choses à dire sur Shotenin Michiru no minouebanashi, ce n’est pas un drama que je conseillerais, loin de là… Le début est assez, trop, poussif avec un long démarrage. Quand ça devient intéressant, on peut dire que « le mal est déjà fait », c’est dommage. C’est assez rare que je donne des conclusions aussi critiques, disons aussi « nuancées » sur des dramas. Mais celui-ci n’aurait pas pu être un coup-de-cœur. C’est à réserver seulement pour un trou dans votre agenda-jdrama, plus pour la curiosité.

jeudi 1 août 2013

« Sunao ni Narenakute », qu’il est difficile d’avouer ce que l’on ressent !

Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて
Sunao ni Narenakute (素直になれなくて, ou Hard to say I love you). Un speech de départ attirant : quatre personnes se connaissant bien sur Twitter depuis quelque temps décident de se rencontrer. Simple mais efficace. C’est ce qui m’a fait commencer cette série. Les 11 épisodes de la série ont été diffusés entre avril et juin 2010.

Pour commencer, je soulignerais la bonne performance globale des cinq acteurs principaux (même si elles sont inégales, j’y reviendrai) qui parviennent à former un beau groupe très attachant – cinq et non quatre car lors du premier rendez-vous, une petite nouvelle, une amie d’Haru, s’est ajoutée au groupe. Nakaji, Haru, Doctor, Linda et Peach, ce qui fait cinq vies, cinq caractères différents, mais de nombreux points communs, notamment concernant leur fragilité, plus ou moins flagrante selon chacun, mais réelle. C’est cette fragilité et cette naïveté qui rendra ces personnages aussi attachants.
Comme pour la série, je ne vais utiliser ici que leur pseudo et pas leur vrai prénom (que je n’ai pas retenu de toute façon).
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくてSunao ni Narenakute - 素直になれなくて
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくてSunao ni Narenakute - 素直になれなくて
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくてSunao ni Narenakute - 素直になれなくて
Sunao ni Narenakute est à la fois une histoire d’amitiés et d’amours. Et c’est bien quand se croisent amitié et amour que tout se complique. Et ça arrive souvent. Tous les cinq tiennent à tout prix à cette nouvelle amitié précieuse qui leur apporte beaucoup. Chacun d’entre eux a de nombreuses difficultés dans sa vie privée ou professionnelle, cette rencontre leur a permis de trouver une certaine sérénité et ils y tiennent. Mais ce n’est pas aussi simple.
Les relations entre Haru, Nakaji et Doctor est symptomatique. Des relations compliquées, très compliquées, mais avouons-le, ce sont des champions pour les rendre encore plus complexes. « Hard to say I love you », oh que le titre (celui du générique aussi) résume parfaitement la série. J’avoue avoir plusieurs fois grincé des dents devant leurs maladresses, leurs hésitations, ah surtout ces deux gugusses que sont Nakaji et Haru.

Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Tamayama Tetsuji
Si je les ai beaucoup aimé ces deux là, Linda est peut-être le personnage le plus surprenant, le mieux travaillé de la série. C’est Tamayama Tetsuji qui interprète ce rôle ; je ne le connaissais que par sa présence dans Yae no Sakura. Linda est un peu comme la colonne vertébrale de ce groupe d’amis qui apprennent à se connaître ; il est le plus âgé, le mieux intégré dans la vie professionnelle (il travaille dan sune société qui édite des magazines), le plus mature. Il est comme un grand frère, il écoute, conseille, etc. À côté, il a ses propres souffrances, profondes et difficiles à révéler. Paradoxalement, il est sans doute le plus fragile du groupe. Ces messages enregistrés…
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Ueno Juri
À lire ce que je disais avant, il est assez facile de comprendre que j’ai beaucoup aimé Haru et Nakaji. Forcément. Ils se ressemblent beaucoup en fait. Toujours à s’encourager à être honnête avec soi-même, mais aucun des deux ne l’est vraiment. Ils se cherchent constamment, se rapprochent, s’éloignent, parfois brutalement. Ils ont besoin l’un de l’autre. Du coup, tout est compliqué, très compliqué. Encore plus pour Nakaji au début, étant donné qu’il doit en même temps chercher quoi faire et comment le faire par rapport à la relation qu’il mène alors avec une femme mariée. Tout cela est bien compliqué, mais ce sont deux champions pour accentuer tout ça. Reste que – cela aidant peut-être –  je me suis beaucoup attaché à eux deux. Je les ai beaucoup aimés et j’ai pas mal ragé aussi, surtout à la fin.
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - EitaHaru est jouée par la très connue Ueno Juri (par Nodame Cantabile notamment). Enfin, si connue que je ne l’avais encore jamais vue dans une série auparavant. C’était un peu un « test » pour moi, c’était concluant. Elle a bien interprété un personnage (professeure remplaçante) qui derrière son sérieux ne peut cacher ses nombreuses faiblesses résultants essentiellement de sa gentillesse et de sa profonde sensibilité. Derrière Nakaji (photographe comme son père), on retrouve Eita que j’avais découvert dans Saikou no Rikon (où il est étonnant) ; je dois dire que ma bonne impression sur cet acteur se confirme. En quelque sorte, comme je disais, il est un peu l’équivalent masculin d’Haru.

Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Ueno Juri - EitaSunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Ueno Juri - Eita

Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Kim Jae Jung
À côté, j’ai quand même trouvé que le personnage de Doctor (joué par Kim Jae Jung), coréen d’origine, n’était pas très bien utilisé dans la série. Puis, au début, il donnait quand même l’image du beau gosse collé dans la série pour plaire. Non pas que je ne l’appréciais pas, mais cette impression d’avoir été ajouté à l’histoire pour compliquer encore plus la relation entre Haru et Nakaji était un peu trop forte pour en faire un personnage avec une réelle profondeur.
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくて - Seki MegumiD’une certaine manière aussi, j’ai eu un peu cette impression pour Peach (jouée par Seki Megumi) ; même si à la base, son personnage paraissait mieux travaillé et de fait plus intéressant à suivre (malgré un temps à l’écran plus court).

Dès le début de la série, on nous montre que la série va prendre un tournant tragique à un moment donné qu’on ignore. On ne sait pas qui est derrière cette porte et quand cela va avoir lieu. Et ça peut surprendre, surtout que le suspens dure assez longtemps.
À côté, peut-être plus problématique, par moment, le drama donne l’impression de se perdre. Il aborde beaucoup de petites histoires, elles-mêmes multipliées par cinq étant donné qu’on a cinq personnages principaux. Ainsi, une certaine confusion peut parfois régner même si en général c’est assez bien tourné pour ne pas tomber dans des impasses. Par exemple, on aurait pu penser à quelque chose de plus élaboré pour cette histoire au lycée d’Haru. Pour son frère aussi. Il y a comme ça différentes petites histoires qui sont laissées un peu de côté ou mal exploitées, d’autres peut-être même inutiles. Reste que l’intrigue principale n’en souffre pas vraiment donc ça (me) va.

Côté réalisation, je n’étais pas fan de ces mélanges de plans défilant à l’écran qui donnait au début une impression d’amateur s’amusant sur VidéoMaker ou dans le genre. On s’y fait. Par contre, la bande son de la série est vraiment réussie, elle colle parfaitement à la série ; c’est un des très gros points forts de Sunao ni Narenakute.


La série date de 2010, à une date à laquelle Twitter ne me semblait pas encore aussi populaire qu’aujourd’hui. Je ne sais pas ce qu’il en est vraiment au Japon, mais mi 2012, à lire sur le net, 35 millions de compte auraient été ouverts, ramenés à la population du pays… c’est énorme je trouve. Après 2010 semble correspondre à un pic dans le boom du site de microblogging. C’est assez marrant aussi de les voir utiliser ainsi cette plateforme, à des lieux de ce que j’y fais.
Après, par rapport à la série, si quelqu’un veut vraiment avoir une histoire tournant autour de Twitter, ou sur les relations humaines par le biais d’internet, il sera forcement déçu. Twitter est quand même très vite relayé au second plan ; hop tout le monde s’est rencontré grâce à ça, ça tweet quelque fois, mais c’est tout. Ce qui faisait donc, au départ, l’originalité de la série disparaît assez vite pour laisser place à une histoire qu’on peut qualifier de plus classique. Du coup, je peux un peu comprendre des billets comme celui sur le blog d’Asa, Ano Ne~.
   
Sunao ni Narenakute - 素直になれなくてAu final, Sunao ni Narenakute est un bon drama, un beau drama. Il aurait pu être excellent en gommant ses quelques petits défauts, mais je ne cacherai pas le plaisir que j’ai eu à le regarder en seulement trois petites bouchées. J’ai notamment apprécié découvrir des acteurs que je ne connaissais pas encore beaucoup, voir que je ne connaissais que de nom. C’est une très belle histoire sur une amitié compliquée, certes, mais profonde et honnête ; tous ces problèmes de cœur n’auront pas eu raison de cette amitié, et ça, c’était bien.

Sunao ni Narenakute sur d’autres blogs : Souvenir à Venir & Ano Ne~