lundi 9 juin 2014

« Itazura na Kiss ~ Love in TOKYO », amour et course d’endurance

Il y a quelque jour, j’ai déjà rapidement parlé de Itazura na Kiss ~ Love in Tokyo (イタズラなKiss ~ Love in TOKYO) lorsque je présentais les J-dramas disponibles sur la plateforme francophone de Crunchyroll. Cette série était le premier J-drama a rejoindre leur catalogue. Même si j’en connaissais l’existence, je tiens avant tout à dire que je n’ai ni lu le manga, ni vu l’animé. (Note : une partie des captures d’écran proviennent du compte Twitter de la série.)

Itazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYO

Je me suis regardé les six derniers épisodes en deux jours, je ne cacherai donc pas mon plaisir devant ce titre à la fois drôle et touchant par moment. Sans qu’il soit exempt de défaut, j’ai vraiment apprécié Itazura na Kiss. Ce n’est pas un coup-de-cœur, mais j’ai passé un agréable moment à regarder ses 16 épisodes (renzoku au format inhabituel d’ailleurs – diffusé entre mars et juillet 2013 sur Fuji TV TWO).

Itazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYOItazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYO
Itazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYOItazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYO

J’ai quand même dû m’y prendre à deux fois pour regarder entièrement cette série. Après les huit premiers épisodes, j’ai fait une assez longue pose dans le visionnage. Ce n’était pas vraiment de l’ennui, mais disons que la série a tendance à faire du surplace assez régulièrement. On va avoir l’impression que ça avance, mais non. Je vous mets la bande-annonce mais ne vous y fiez pas ; elle ne concerne que les tous premiers épisodes. L’arc du lycée (le premier) est clairement le moins intéressant.


Itazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYOItazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYO
En fait, c’est le propre de la série (et de beaucoup de J-dramas en fait) : la très lente avancée de la relation entre Kotoko et Naoki. Celui-ci, Naoki Irie (joué par Furukawa Yuki), est des plus compliqués, il faut l’avouer. En fait, il ne veut pas reconnaître qu’il a des sentiments pour cette Kotoko qui lui tourne sans arrêt autour. C’est un garçon égocentrique, voire narcissique, qui se satisfait de la voir n’aimer que lui, qu’importe les épreuves qu’il lui fait vivre. Et, elle va en vivre à cause de son comportement. Régulièrement, pour faire vivre l’espoir chez la jeune fille, il la fait espérer avec un mot doux ou un geste tendre, pour – peu après – redevenir froid et distant, voire méchant. 

Assez détestable comme attitude. Plus d’une fois, je me suis dit qu’elle se serait bien mieux avec Kin qui voue pour elle un amour sans faille (et sans doute trop immature). Mais, je n’en suis jamais vraiment arrivé à détester Naoki. Au final, il se révèle rapidement être un jeune homme en difficulté avec lui-même, victime de sa propre image, celle de quelqu’un classe, intelligent, distant, même inaccessible. En plus, il a du mal à trouver une place dans sa propre famille ; en tant que fils aîné, il serait appelé à succéder à son père dans l’entreprise familiale. Ça n’empêche pas qu’il aurait mérité plus d’une fois une bonne claque pour remettre en place son sourire narquois et prétentieux.

Itazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYO
Malgré l’affection que j’avais pour Kin, il ne faisait pas le poids. Ikezawa Kinnosuke (joué par Yamada Yuki) ressemblait de fait beaucoup trop à Kotoko. Il était beaucoup trop gentil et naïf. Il courait derrière un amour perdu d’avance puisque sa dulcinée courrait elle-même vers un autre. Il suffisait juste que Naoki s’arrête et se retourne définitivement vers Kotoko ; la défaite était inévitable. On savait que cela allait arriver, c’était fixé d’avance étant donné le générique d’ouverture qui ne laisse aucune place au doute. Je le trouve d’ailleurs très réussi, il résume très bien l’ambiance générale de la série.

Opening : « Update » de Sabao

Itazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYO

J’ai bien aimé cette petite Aihara Kotoko. La série ne la met pas forcement toujours en valeur, surtout au début, mais c’est voulu. Je dois dire que je l’ai réellement apprécié. Loin de l’archétype de la femme très belle et assurée, telle Matsumoto, ou de la ‘princesse’, douce et réservée, vers la fin, la mignonne et drôle Kotoko est plus naturelle, bien plus spontanée – peut-être un peu trop parfois, certes – et, de fait, beaucoup plus attachante. On ne peut pas s’empêcher de se demander pourquoi insister autant pour gagner un cœur aussi froid, mais elle insiste, persévère. Il s’avère qu’elle avait raison. À ce niveau, je ne sais pas si on peut appeler ça de l’amour, mais on ne peut que s’étonner devant une telle résistance devant les épreuves auxquelles elle fait face. Miki Honoka réussit une belle performance avec ce rôle, elle surpasse même largement les autres membres du casting.

Itazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYOItazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYO

C’est une série remplie de bons sentiments, trop dirons sans doute certains. Je ne pourrai pas leur nier ce fait. De même, chacun des personnages est à l’image de ce que l’on pourrait retrouver dans de nombreuses séries : la jeune fille naïve et follement amoureuse, le jeune homme riche et hautain, l’ami qui aime mais qui ne sera jamais aimé, etc. Rien d’innovant. Sauf peut-être vers la toute fin du drama. Franchement, là, j’ai été cloué. Mettons de côté l’aspect burlesque de la situation – mais digne de la maman Irie (un des meilleurs personnages de la série), qu’est-ce que j’ai bien rigolé ! – j’ai juste été surpris par l’attitude de Naoki et Kotoko. Franchement. Même si ce n’est grand-chose, juste pour cette fin, je ne regrette pas d’avoir regardé Itazura na Kiss. C’était la petite récompense bien méritée après ces seize épisodes.
Itazura na Kiss - イタズラなKiss ~ Love in TOKYO
Une suite est annoncée pour cette année. À voir ce que ça peut donner, même si je suis un peu dubitatif (ils ont quand même eu du mal à en arriver là où ils en sont...). J’espère que Crunchyroll la diffusera.
C’est donc une série que je conseille avant tout aux amateurs du genre, de romance « à la japonaise » qui auront, sans doute, de quoi être un minimum séduit.

samedi 7 juin 2014

Une révolution J-Drama en France ? Crunchyroll s’y met !

Il y a moins d’un an quand je vous exposais mon avis sur le fansub, je pouvais dire, à propos des J-dramas, que « l’offre légale en France est (quasi-)absente ». C’était une réalité. Cependant, depuis, cela a beaucoup changé et ça se résume en un seul mot : Crunchyroll.

イタズラなKiss~Love in TOKYOEn effet, auparavant, les dramas japonais parvenus chez nous se comptaient sur les doigts d’une seule main avec quelques titres édités par Kazé (disponibles aujourd’hui sur ADN) comme Switch Girl ou Moyashimon. Je ne parle pas des films japonais bien évidemment, c’est autre chose. En quelques mois, voire quelques semaines, Crunchyroll – après l’avoir fait avec les animés – débarque en force sur ce terrain. En France également. On compte déjà actuellement dans leur catalogue pas moins de sept titres sous-titrés en français. Et d’autres les rejoindront.

Itazura na Kiss fut le premier à être annoncé laissant inaugurer la volonté de l’éditeur américain de s’intéresser à ces séries japonaises. Ce fut confirmé, avec force, par  un contrat signé avec la chaîne Fuji-TV aboutissant à l’annonce de l’arrivée prochaine d’une quinzaine de titres dont l’actuel Gokuaku Ganbo. Ces deux dernières semaines, il semblerait que se confirme un nouveau partenariat avec une autre chaîne nippone : NTV. En effet, les annonces se sont multipliées : Frenemy, Rebound, 35-sai no Kôkôsei ou encore le phénomène que fut Kaseifu no Mita ! Ces dernières séries furent en effet chacune diffusées sur NTV. Il est probable que d’autres annonces suivent d’ici quelques temps (jours ?).

NTV - Fuji TV

極悪がんぼ - Gokuaku Ganbo
Parallèlement, ce qui m’intéresse particulièrement, comme pour les animés, c’'est que les simulcasts sont de la partie. Je parlais de Gokuaku Ganbo, c’est le cas ; la série est actuellement en cours de diffusion et chaque semaine, après la diffusion nippone, un nouvel épisode arrive chez nous en streaming. GTO: Taïwan en était un également. On peut donc imaginer que cela se poursuivra au cours des prochaines saisons (j’espère).

J’essayerai de revenir plus en détail sur chacune de leurs séries. Si je n’ai encore eu aucun réel coup de cœur, certaines valent tout de même le détour. Je me suis remis à Itazura na Kiss après une petite pause ; c’est une petite série que j’apprécie bien. Gokuaku Ganbo est une chouette découverte qui nous plonge dans des milieux presque mafieux. J’ai regardé, aujourd’hui, les deux premiers épisodes de 35-sai no Kôkôsei et je suis agréablement surpris avec une thématique très classique (vie lycéenne et maltraitances entre élèves) mais mise en scène d’une manière plutôt intéressante. Après, j’avoue avoir été (beaucoup) moins enchanté par Frenemy – des chanteurs ne font pas toujours de bon acteurs... – ou Rebound

L’offre légale J-drama commence donc à se dessiner. Et, ça, c’est bien !
Crunchyroll (Fr) est à la pointe. Là où Kazé avait mené ponctuellement quelques timides tentatives, Crunchyroll y va franchement. Pourtant, je le crains, je ne suis pas sûr que ce soit très rentable pour les éditeurs. Le public manga/animé est bien plus vaste que celui des J-dramas. De même, traduire un épisode d’une série live doit leur coûter bien plus cher ; un épisode fait 40-60 minutes (parfois plus pour un pilote) contre une petite vingtaine pour un animé. Crunchyroll doit toutefois avoir les reins solides. Reste que j’aimerais bien que les autres éditeurs francophones emboîtent le pas. Kazé (ADN) pourrait en profiter ?
À voir ce que cela va donner, mais je ne peux que me réjouir de la situation. On est encore loin d’avoir une offre suffisamment intéressante pour répondre aux attentes du public visé, mais la démarche est là et elle va dans le bon sens.