Manga-News a récemment publié sur son site un petit dossier sur le mangaka Yûji Iwahara ; c'est avec plaisir que je l'ai lu car c'est un de mes auteurs préférés. Je vais donc en profiter pour dire quelques mots sur cet auteur et sur ses mangas que j'ai lus.
De très belles couvertures en plus ! |
Comme beaucoup je pense, j'ai découvert cet auteur avec Le Roi des Ronces
(publié chez Soleil Manga). Ce titre - en 6 tomes - m'avait réellement
impressionné. Il reste, depuis, la série que je préfère chez lui (et même un de mes mangas préférés tout simplement). Malgré
une fin peut être plus étrange/polémique, Iwahara a su créer une histoire
vraiment haletante ; on est plongé dans un monde apocalyptique dans
lequel quelques humains se réveillent dans un monde peuplé de créatures
jurassiques et sanguinaires. L'histoire se déroule dans un seul lieu, l’objectif est tout simplement au début de survivre ; mais rapidement on
se rend compte que derrière il y a d'autres enjeux, le personnage de
Marco en est l'exemple même. Qui est-il ? Qu'est ce qu'il faisait là ?
Qu'est ce qu'il cherche ? Kasumi, l'héroïne, malgré une première
impression très classique, au fur et à mesure, on se rend compte que son
personnage est bien plus complexe. Les six tomes de l'histoire sont
parfaitement gérés, si on adhère au style, la lecture devient
excellente.
A noter que Soleil Manga avait sorti également en parallèle une seconde édition, elle entièrement en couleur ; seul les six premiers tomes sont sortis (sur huit), depuis, plus rien.
Le film - adaptation du
manga - est disponible en France, mais je l'ai pas encore vu ; je ne
peux donc pas faire de comparaison avec. La seule chose que je connais
ce sont les trailers vraiment beaux... Il faudrait vraiment que
j'investisse dedans !
J'avais ensuite enchainé sur Le Monde de Misaki (chez Delcourt-Akata, en trois tomes). Il est par contre, chronologiquement, plus ancien que le précédent (2001). Ce manga est vraiment très bon. J'y ai vraiment apprécié le mélange entre une histoire assez enfantine reprenant le mythe du monstre du Loch Ness (ici avec une jeune fille qui se prend d'affection pour une créature qui se transforme en un petit garçon) et une histoire d'enquête avec des thèmes bien plus mature (mafia, trafics, polices, etc.). Ce décalage rendait la lecture vraiment intéressante. Malgré un style de dessin très proche avec Le roi des Ronces, l'histoire en elle même est vraiment différente. C'est à chaque fois le cas, Yûji Iwahara est un auteur qui sait se renouveler.
Nekoten est - parmi ceux publié en France (ici chez Asuka) - son titre le plus récent. On s'inscrit ici dans un shônen bien plus classique avec un groupe de protagonistes assistés de chats (qui se transforment) pour affronter une maléfique organisation. Le tout se déroule dans un contexte scolaire. En lui même, le manga n'est pas fantastique, je le reconnais ; on retrouve cependant quelques éléments qui avaient fait la qualité des deux titres précédents notamment le fait que l'auteur sait très bien gérer son histoire. Une chose surtout : il sait à chaque fois surprendre à la fin, les derniers tomes offrent encore ici son lot de surprises. Petit à petit, l'histoire assez classique se démarque assez bien des classiques du genre.
Le dernier manga disponible en France, L’œil du Loup, est à proprement parler un recueil de trois courtes histoires.e titre français reprend en fait celui de la troisième et dernière histoire ; celle-ci est aussi la plus longue. L'intérêt principal de ce volume (publié chez Delcourt-Akata) est de voir comment le coup de crayon du mangaka a évolué. On reconnait bien son style, le dessin est tout de même légèrement plus brouillon, moins assuré. Nekoten est son manga peut être le mieux dessiné, mais celui avec le plus de force est sans aucun doute Le roi des ronces pour lequel la tension est palpable rien qu'à travers le dessin. La première histoire, le siècle du fer, aurait pu être la base d'une histoire sympathique.
Parmi ses autres mangas, Koudelka n'est pas encore publié en France (mais il l'est en Italie par exemple), de même que sa récente adaptation de Darker than Black (dont il était le charac-designer) ; il y a encore quelques autres titres comme son tout dernier - encore en cours - Dimension W. Du coup, j'espère que ses autres titres arriveront également chez nous.
Yûji Iwahara n'est pas un mangaka très connu. Il n'y véritablement que son Roi des Ronces qui a rencontré un réel succès (très loin des blockbusters toutefois). C'est dommage, car c'est quelqu'un qui a beaucoup de talents. Le Monde Misaki est par exemple un manga que tout le monde devrait lire (surtout qu'en plus il n'est qu'en trois tomes), on y retrouve tous les ingrédients d'un bon manga : une histoire bien maitrisée avec son lot de surprises malgré un format très court, des personnages bien travaillés et un coup de crayon vraiment très agréable. Ce que je préfère chez lui, c'est sa faculté à surprendre ; même Nekoten pourtant assez classique a su offrir son lot de surprises.
Si vous ne le connaissez pas, n'hésitez pas à essayer un de ces mangas, vous pourriez être surpris, positivement !
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