Après un animé, un drama, toujours japonais bien évidemment. C’est de Nagareboshi (流れ星) dont j’ai envie de parler aujourd’hui, le dernier que j’ai vu. Je m’arrête sur celui-là plutôt qu’un autre que j’ai regardé dernièrement, pour une raison, souvent la même sur ce blog : un coup de cœur. C’est une série, de dix épisodes, diffusée entre octobre et décembre 2010.
Nagareboshi raconte l’histoire d’Okada Kengo et de Makihara Risa. Le premier est un employé dans un aquarium, un passionné de méduses. Il a une sœur, Maria, qui est gravement malade et qui a absolument besoin d’une greffe du foie, sinon elle mourra. Elle a besoin à tout prix d’un donneur. Risa, de son côté, travaille dans un salon érotique pour rembourser les dettes de son frère. À cause de ce dernier, son petit-ami va rompre avec elle, lui faisant perdre le dernier espoir qu’elle avait. Désemparée, c’est à ce moment qu’elle rencontre Kengo dans l’aquarium où il travaille. Poussés chacun par le désespoir, ils vont s’associer.
Parlons un peu des acteurs. Je ne connaissais pas encore Takenouchi Yutaka. Il joue ici le rôle principal d’Okada Kengo. Je dois dire que j’ai beaucoup aimé son personnage. Il est du genre peu loquace, la moitié de ses phrases se contentent de deux, trois mots pour exprimer tout ce qu’il pense ; c’est toujours assez difficile au début avec ce genre d’attitude. Malgré cela, rapidement, Kengo se dévoile ; du moins, on découvre un frère totalement absorbé par la volonté de sauver sa sœur Maria, et qui est prêt à tout sacrifier – jusqu’à lui-même – pour elle. On ne peut que le prendre en sympathie, même si parfois j’aurais bien aimé le secouer par les épaules. Il est amené à faire la connaissance avec Risa, qui va peut-être offrir une nouvelle vie à Maria… ainsi que – même s’il faudra du temps – à lui aussi.
En fait, c’est pour Ueto Aya que j’avais commencé cette série. Avant de regarder Nagareboshi, je m’étais enchaîné les épisodes et les films d’Attention Please. Ce drama en lui-même n’est pas fantastique, mais la performance d’Ueto Aya est suffisamment bonne pour rendre la série vraiment agréable (malgré ma frustration dans le deuxième film… Franchement celui-là !…) ; je l’avais découverte auparavant dans le très bon Koukou Kyoushi 2003 (et un peu vue dans Zettai Reido que je n’ai pas encore fini). À chaque fois, elle me surprend.
Ici, elle joue le rôle de Makihara Risa. Le contraste est saisissant ; elle a un certain talent comme actrice. Elle se retrouve dans la peau d’une jeune femme tourmentée du fait de ses problèmes liés à son frère exécrable qui ne fait que l’utiliser pour avoir de l’argent. Elle s’est retrouvée ainsi à travailler dans l’industrie du sexe pour rembourser les dettes sans fin de son frère. Elle change petit-à-petit en faisant la connaissance d’Okada Kendo – qui lui sauve la vie lors d’une tentative de suicide. Elle va prendre conscience progressivement qu’une autre vie est peut-être possible malgré toutes ces années. Son évolution est progressive, elle recule souvent, tiraillée par ce qu’elle voudrait être, ce qu’elle souhaiterait faire et ce à quoi elle est confrontée.
L’idée de vendre une partie de son foie pour éponger ses dettes – un des axes principaux de la série – est critiquable et pourrait être difficile à accepter. Je n’ai pu, toutefois, qu’espérer que Kengo parvienne à faire face aux difficultés. On ne peut que prendre sa défense ; sinon que ferait-on à sa place ? C’est sans doute une question difficile. Malgré cette sympathie du spectateur, aborder ce problème d’éthique et de morale était nécessaire. En plus d’être bien abordé, ces questions étaient correctement insérées dans l’histoire, avec au centre Risa ; la construction d’un mensonge, les interrogations, les doutes, la peur. La série n’apporte pas une réponse à ces drames humains, mais elle met en lumière une famille victime et toutes les conséquences que cela peut avoir.
Pour les autres acteurs, une petite note pour Kiriyama Akito, qui joue le personnage de Ryouta, un adolescent atteint de la même maladie du foie que Maria. Il a été très bon, vraiment. Je n’ai pas trop envie de dire ce qui se passe, mais c’est peut-être l’acteur de la série – malgré son rôle secondaire – qui m’a le plus surpris. Maria de son côté est jouée par Kitano Kii que j’avais vue il y a longtemps dans Life. Sa prestation est plutôt réussie ; elle se retrouve plongée dans un océan de difficultés difficilement imaginables, et autour d’elle, il y a tant de gens directement impactés par sa propre maladie. Certaines de ses réactions sont égoïstes, mais devant la réalité de sa propre mort, comment chacun réagirait-on ?
Ils ont le même médecin, Kamiya Ryû, joué par le fameux Matsuda Shouta (Hana Yori Dango, Ikigami), plutôt convainquant ici d’ailleurs.
Inagaki Gorou… Dans le rôle du… ce-qui-devrait-s’appeler-un-frère-?-Non... Oh purée, c’est vraiment le type même du personnage que tu ne peux pas supporter. Jusqu’à ce regard ! Profondément mauvais, cet homme n’a aucune conscience du mal qu’il est capable de faire, mais même, cela l’importe peu de toute façon. Je regrette peut-être la conclusion pour lui… Du coup, il pouvait m’arriver d’être parfois agacé par l’attitude de sa sœur Risa qui a beaucoup de mal à rompre les liens. Mais encore une fois, est-ce si facile ? Il y a beaucoup de problèmes qui sont bien plus compliqués lorsqu’on doit y faire face. Beaucoup trop même…
Le dernier épisode m’a pas mal frustré quand même. J’ai grincé des dents. Mais la dernière scène, la conclusion est magnifique. Certes, elle est prévisible, enfin même l’ensemble de la série l’est – à aucun moment, je ne fus réellement surpris –, mais cela n’enlève pas le charme de ces dernières minutes.
Il semblerait que la série a eu son petit succès ; une bonne audience et Ueto Aya a gagné deux prix pour son rôle.
Autant le dire : j’ai adoré ce drama. Il est réalisé tout en douceur – avec une belle bande son apaisante qui colle parfaitement à l’atmosphère – mais il aborde des thèmes durs, parfois violents et révoltants. Ce contraste se retrouve chez Kengo et Risa, à la fois différents mais si proches et si attachants. C’est le couple typique que tu ne peux qu’apprécier, tu ne peux – enfin pour moi déjà – que souhaiter qu’ils puissent trouver un peu de repos, ensemble. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est le meilleur drama. Il manque, peut-être parfois, un peu de force, un peu d’intensité, mais il est très bien ainsi. C’est une belle histoire qui essaye à transmettre des sentiments sincères, et elle le fait bien. C’est convainquant, je fus, et je suis encore, sous le charme. Nagareboshi est une petite réussite que je ne peux que conseiller.
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