jeudi 24 mai 2012

« Sekai no chuushin de, ai wo sakebu », un tragique cri d’amour !

Sekai no chuushin de, ai wo sakebu, « Un cri d’amour au centre du monde », il faut que parle de ce drama. Je ne sais pas si le titre est bien traduit (c’est ainsi que l’a compris la team que j’ai suivie), mais ça semble bien correspondre, en anglais aussi. Quand je relis ce titre maintenant, j’ai bien plus conscience de qu’il peut signifier. [EDIT : Concernant le titre, voir les infos données par Nyo dans le premier commentaire.]
Il s’agit du dernier J-drama que je viens de terminer… Ce n’est sans doute pas le moindre du fait de ma réaction devant les onze épisodes qui le composent. Je m’attendais à une histoire intense, mais j’ai tout de même été surpris par cette intensité.
Un rapide résumé avant pour bien planter le décor. Ce drama raconte l’histoire d’amour tragique entre deux jeunes lycéens de 17 ans, Matsumoto Sakutarou (joué par Yamada Takayuki) et Hirose Aki (jouée par Ayase Haruka) ; quand débute la série, cela fait déjà 17 ans qu’Aki est décédée, pourtant, Sakutarou n’est pas parvenu à tourner la page et encore moins à oublier tout ce qui s’est passé entre eux. C'est une série diffusée en 2004 qui est l’adaptation d’un roman. Je vais faire attention à ne pas (trop) spoiler avec les captures d'écran et avec les commentaires...

À la base, en fait, ce drama que j’avais repéré depuis quelques temps déjà, je l’ai commencé pour une chose : le duo des acteurs, c'est-à-dire Yamada Takayuki et Ayase Haruka. Ce sont mes deux acteurs japonais préférés, je l’ai déjà dit même si je n’ai pas encore écrit sur ce blog beaucoup de billets sur des films ou des séries dans lesquels ils ont joué. Bon, j’en ai fait au moins un sur le film de samouraïs Ichi avec l’impressionnante Ayase Haruka. Pour cette dernière, j’aurais pu aussi parler d’Hotaru no Hikari  où elle excelle (je suis en train de me revisionner la première saison~ donc je risque d’en reparler d’ici peu). Pour Yamada Takayuki, il y avait par exemple Taiyou no Uta (dans un registre très proche de la série dont je vais parler) mais aussi par exemple un bon rôle (secondaire) dans le film de Ikigami.
Mais plus encore, s’il y a une série qui m’a réellement marqué avec ces deux acteurs, c’est le tragique mais magnifique Byakuyakou !! En fait, c’est exactement le même duo d’acteurs.

Plus que ce duo, il y a énormément de similitudes entre Byakuyakou et Sekai no chuushin de, ai wo sakebu. On peut par exemple le constater avec le staff, on retrouve des membres en commun. Shibasaki Kou s’occupe aussi des génériques dans les deux séries, de même pour l’OST en général avec le remarquable Kono Shin aux manettes.

 


Il y a de nombreux points en commun dans la mise en scène notamment pour le générique, la façon de le présenter visuellement, ou plus anecdotique, quand Saku est allongé sur le dos, au sol, dans deux ou trois scènes, ça ne peut qu’évoquer une scène très marquante dans Byakuyakou. Je me doutais que j’allais retrouver dans Sekai no chuushin de, ai wo sakebu des éléments qui me parleraient, c’est ce que je cherchais peut-être, et je les ai trouvés, mais plus encore.
Je ne vais pas aller plus loin dans la comparaison, car ce serait retirer à ces deux séries une partie de leurs qualités respectives. Malgré ces points communs, on a droit à deux dramas réellement différents. L’approche est peut-être semblable (par exemple, on connait dans ces deux cas la fin tragique dès le début), mais les deux histoires sont bien différentes.

Honnêtement, j’ai eu beaucoup de difficulté à garder mon sang froid devant Sekai no chuushin de, ai wo sakebu. Cette histoire est très poignante, vraiment… Et dès les premiers épisodes, j’ai senti son effet sur moi (ce qui fait que je n’ai pas fini la série en une seule fois pour ne pas rentrer en totale déprime)… C’était une histoire triste, mais belle à la fois.
Saku et Aki partageaient un véritable amour, un bel amour nourri par des sentiments très forts. C’est sans aucun doute cette profonde attache entre eux qui rend cette histoire encore plus tragique. Ils étaient tellement attachants. Aki, c’est elle qui subit de plein fouet cette affreuse maladie, c’est elle qui va malheureusement mourir (et on le sait dès le début) malgré sa détermination et son envie de rester avec lui… Saku, malgré sa bonne santé, va être confronté à cela avec beaucoup de violence ; il souhaite trouver quoi faire pour celle qu’il aime, il traverse des passes de déprime, de nombreuses fois, il ne savait plus où allait, quoi faire, à d’autres moments, il retrouve du courage.

Ce genre d’histoire d’amour entre deux jeunes gens séparés par une grave maladie, c’est une thématique habituelle. Je parlais plus haut de Taiyou no Uta, c’est exactement ça. Mais une chose diffère ici… On voit Saku à 17 ans, mais aussi à 34 ans (et dans ce cas, il est interprété par Ogata Naoto), c'est-à-dire 17 ans après la mort d’Aki. On le voit toujours avec les cendres de celle qu’il a(vait) tant aimée, on le voit totalement perdu, toujours aussi désemparé après toutes ces années. Il n’a jamais réussi à trouver une réponse, une nouvelle raison de vivre, il vit enfermé dans le passé. Après 17 ans, il se rend compte que beaucoup d’années se sont écoulées, mais si peu à la fois ; il se demande combien de temps il devra encore ainsi vivre ainsi ?... Avant de mourir ! Ce Saku là, il me peinait vraiment ; je souhaitais vraiment qu’il parvienne à tourner cette page. La question de l’oubli est vraiment une thématique essentielle dans ce drama. Faut-il oublier ? Est-ce bien d’oublier ? Ces questions sont en fait très difficiles même si pour nous, spectateurs/rices, on pourrait rapidement répondre que accepter ne veut pas dire tout oublier, ne veut pas dire rayer le passé.

Chaque épisode suit un schéma qui se répète : on commence avec ce Saku qui replonge dans son passé, celui en commun avec Aki, ce passé dont il ne peut se séparer. On vit ainsi, à travers ces souvenirs, les différents épisodes de cette histoire d’amour, les prémices, la déclaration, les premiers temps heureux, et ensuite les moments malheureux ponctués de hauts et de bas, puis... le moment fatidique.
La deuxième partie de la série est clairement la plus difficile, on vit la maladie d’Aki au jour le jour, on suit leurs espoirs, leurs phases de désespoir. Après le passage sur l’île, qui aura offert parmi les plus beaux moments de complicité entre eux-deux, la série prend réellement sa tournure dramatique. Mais rien n’était caché, dès la fin du premier épisode, on nous dit que ce fut son dernier anniversaire, les premières minutes du premier épisodes parlent d’elles-mêmes. Le ton est très vite donné, on ne cache rien au téléspectateur. Le fait de savoir, le fait de connaître le dénouement, provoque forcément une réaction, on peut dire que c’est plutôt bien travaillé. En effet, pour réellement toucher le public, il fallait que les personnages soient attachants et leurs sentiments forts. L’immersion est d’autant plus forte que l’attache pour les personnages l’est, c’est réussi pour ma part ; c’est une des qualités indéniables de la série. La seconde partie m’a de ce fait beaucoup plus affecté qu’un drama plus classique.

Saku et Aki partagent beaucoup à travers des cassettes audios. Chacun leur tour, avec un walkman par lequel tout a commencé, ils s’enregistrent des messages. Cet échange tient une place centrale dans la série, et encore après le décès d’Aki. Cette piste scénaristique a été très bien utilisée et elle illustrait parfaitement la distance et la proximité qui ont existé entre eux au cours de ces dix-sept années. Ces cassettes sont à la fois de très bons et beaux souvenirs, mais elles peuvent s’avérer être un piège cruel ; les écouter encore et encore peut empêcher d’accepter la réalité. On l’entend, on se souvient d’elle, on pense qu’elle est encore là, on n’accepte pas, on ne veut pas l’accepter. Mais, ces échanges constituent tout de même une des plus belles expressions de leur relation amoureuse, si ce n’est la plus belle. Il y a quelques enregistrements qui sont juste magnifiques comme la déclaration d’Aki et la réponse de Saku… Voilà quoi.

Une seconde Aki intervient, Kobayashi Aki (interprétée par Sakurai Sachiko). Elle a connu Saku quelques années auparavant lorsque son mari l’avait quittée. À ce moment là, elle était enceinte et c’est Saku qui l’a encouragé à garder l’enfant (Kazuki) qu’elle portait, tout en lui apportant son soutien et son aide. De ce fait, le petit Kazuki a vu très vite en Saku son père d’adoption. Pourtant, ce dernier vivait dans son passé… Cette seconde Aki et son fils vont jouer un rôle important.

Comme je le disais plus haut, Sekai no chuushin de, ai wo sakebu, c’est à la fois une très belle histoire d’amour entre deux personnes ressentant l’un pour l’autre de vrais et purs sentiments, mais aussi une histoire tragique car l’une est la victime d’un destin injuste et l’autre est également une victime, et peut-être même doublement. Il a perdu celle qu’il aimait plus que tout, mais en plus, il va vivre, pendant 17 ans, hanté par cette injustice. Peut-être en cela, même si c’est absurde de dire que l’un m’a touché plus que l’autre, j’ai été plus affecté par Saku, sans doute du fait qu’il était toujours vivant.

Que ce soit Yamada Takayuki ou Ayase Haruka, j’ai retrouvé deux acteurs qui m’épatent réellement. J’ai même envie de dire que, à côté, tous les autres acteurs semblent bien fades (même si Sakurai Sachiko jouait bien ou encore Matsushita Yuki qui interprétait la prof, les parents aussi). Ce duo qui m’avait époustouflé dans Byakuyakou, je l’ai retrouvé. Ils sont convainquant, ils me donnent vraiment l’impression d’être habités par leur personnage. Il y a quelque chose chez eux que j’ai du mal à qualifier mais qui m’impressionne à chaque fois, surtout quand ils jouent ensemble.
D’ailleurs… Ayase Haruka, physiquement, elle les y a laissés, ça m’a tellement surpris que je me demandais s’il n’y avait une sorte de Photoshop derrière ; nan, elle l’a fait. Puis, le régime imposé... J’en oublierai presque le Saku d’Ogata Naoto (celui qui a la trentaine), mais, il a beaucoup participé à mon attachement à son personnage, lui aussi a été très bon (et très touchant).

L’objectivité chez moi, ce n’est pas une qualité innée, loin de là (et je ne la recherche pas), mais j’ai quand même envie de dire que Sekai no chuushin de, ai wo sakebu est un magnifique drama.
Il est peut-être moins original que Byakuyakou par son scénario, mais on retrouve dedans tant de qualités, rien que pour la force des sentiments que peut faire ressentir cette série. Je n’aime pas dire, et je dirai pas que c’est « génial », « trop bien », que « j’adore », ce genre d’histoire ne s’y prête pas, mais je classerai quand même ce drama parmi mes préférés. Après, si on est allergique à ce genre d’histoire, c’est autre chose.
Le scénario est parfaitement maitrisé sur sa longueur, il nous donne le temps pour s’attacher aux personnages tout en présentant bien les problématiques et thématiques dont quelques unes que j’ai pu souligner auparavant. Évidemment, les réalisateurs ont voulu beaucoup jouer sur la fibre émotive, ils l’ont fait, mais il n’y a pas de surenchère, ils n’en font pas trop, l’ensemble reste crédible et cohérent. Même la tentative finale d’Aki l’est. La conclusion est à la hauteur de la série.
Quand je vois les récompenses de la série, je me dis que je ne suis pas le seul à le penser, prix du meilleur acteur, du meilleur second rôle féminin, du meilleur casting, du meilleur générique, etc.
Je me suis laissé entrainer d’épisode en épisode, littéralement absorbé. On ne peut rester qu’un spectateur passif devant ces événements, tout au plus, on peut réagir émotionnellement, mais j’ai réellement été touché et affecté par Sekai no chuushin de, ai wo sakebu, Aki et Saku. J’ai trouvé ce drama poignant et beau à la fois.

Attention, vidéo réservée à ceux qui ont vu la série !!

7 commentaires:

  1. Je n'ai pas matter le dorama bien qu'il traine chez moi depuis un moment (juste lu le roman) mais 2-3 precisions sur le titre:
    Il fait reference directement a la nouvelle de SF "The Beast that Shouted Love at the Heart of the World" (d'ailleurs Anno fera aussi une reference a cette nouvelle dans Eva).

    A la base l'auteur voulait appeler ce roman "Koi suru Socrates" mais suite a une suggestion de son l'editeur il a adopte le titre SekaChuu.
    D'ailleurs la traduction anglaise du roman est sortie sous le titre "Socrates in love" si jamais ca t'interesse, un livre qui se lit plutot bien.

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    1. Oh ! Merci pour toutes ces indications. Je reconnais que je n'avais pas cherché plus loin sur le roman.

      Il est facilement dispo sur Amazon, je vais me le commander de suite.

      EDIT : En fait, il est même dispo en France, chez Poche. Hop, c'est commandé !
      http://www.amazon.fr/Un-cri-damour-centre-monde/dp/2253083860/

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  2. il est trsè bien ce drama! Et puis à l'époque Haruka Ayase était mon idole :)

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  3. Très bel hommage à un drama qui m'avait beaucoup marquée et dont je garde encore un très beau souvenir. Bien au-delà d'un simple drama maladie, c'est une histoire d'amour bien plus touchante que la plupart de celles qu'on peut voir dans les romances classiques, et une ambiance unique créée par la musique de Kono Shin et le petit côté nostalgique années 80...
    Ca fait pas mal de temps que je projette de lire le roman, mais ce n'est toujours pas fait.
    Quant au film produit la même année, je ne sais pas trop quoi faire : une partie du casting me tente beaucoup mais l'autre pas du tout ! Let's see ^^

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    1. Depuis, j'ai lu le roman. Il est vraiment bien écrit, très prenant à lire. Du fait qu'il est assez court (environ 200 pages), c'est typique le genre de roman qu'on peut dévorer en une fois sans s'arrêter.
      Par rapport à la série TV, il y a tout de même pas mal de différences, c'est même quelques choses que j'ai apprécié au final. Les assez grandes libertés prises dans le drama font qu'on découvre beaucoup d'éléments dans le roman (les deux pouvant se compléter).
      Il y a aussi deux manières légèrement différentes pour aborder cette histoire d'amour tragique.

      Je te le recommande vivement. ;)

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