Sekai no chuushin de, ai wo sakebu, « Un cri d’amour au centre
du monde », il faut que parle de ce drama. Je ne sais pas si le titre est
bien traduit (c’est ainsi que l’a compris la team que j’ai suivie), mais ça
semble bien correspondre, en anglais aussi. Quand je relis ce titre maintenant, j’ai bien plus
conscience de qu’il peut signifier. [EDIT : Concernant le titre, voir les infos données par Nyo dans le premier commentaire.]
Il s’agit du dernier J-drama que
je viens de terminer… Ce n’est sans doute pas le moindre du fait de ma réaction
devant les onze épisodes qui le composent. Je m’attendais à une histoire
intense, mais j’ai tout de même été surpris par cette intensité.
Un rapide résumé avant pour bien planter
le décor. Ce drama raconte l’histoire d’amour tragique entre deux jeunes lycéens
de 17 ans, Matsumoto Sakutarou (joué par Yamada Takayuki) et Hirose Aki (jouée
par Ayase Haruka) ; quand débute la série, cela fait déjà 17 ans qu’Aki
est décédée, pourtant, Sakutarou n’est pas parvenu à tourner la page et encore moins à oublier tout ce qui s’est passé entre eux. C'est une série diffusée en 2004 qui est l’adaptation d’un roman. Je vais faire attention à ne pas (trop) spoiler avec les captures d'écran et avec les commentaires...
À la base, en fait, ce drama que j’avais repéré depuis quelques temps déjà, je l’ai
commencé pour une chose : le duo des acteurs, c'est-à-dire Yamada
Takayuki et Ayase Haruka. Ce sont mes deux acteurs japonais préférés, je l’ai déjà dit
même si je n’ai pas encore écrit sur ce blog beaucoup de billets sur des films
ou des séries dans lesquels ils ont joué. Bon, j’en ai fait au moins un sur le film de samouraïs Ichi avec l’impressionnante Ayase Haruka. Pour cette dernière, j’aurais pu aussi
parler d’Hotaru no Hikari où elle excelle (je suis en train de me revisionner
la première saison~ donc je risque d’en reparler d’ici peu). Pour Yamada
Takayuki, il y avait par exemple Taiyou
no Uta (dans un registre très proche de la série dont je vais parler) mais
aussi par exemple un bon rôle (secondaire) dans le film de Ikigami.
Mais plus encore, s’il y a une série qui m’a réellement marqué avec ces deux
acteurs, c’est le tragique mais magnifique Byakuyakou !!
En fait, c’est exactement le même duo d’acteurs.
Plus que ce duo, il y a
énormément de similitudes entre Byakuyakou
et Sekai no chuushin de, ai wo sakebu.
On peut par exemple le constater avec le staff, on retrouve des membres en
commun. Shibasaki Kou s’occupe aussi des génériques dans les deux séries, de
même pour l’OST en général avec le remarquable Kono Shin aux manettes.
Il y a
de nombreux points en commun dans la mise en scène notamment pour le générique,
la façon de le présenter visuellement, ou plus anecdotique, quand Saku est
allongé sur le dos, au sol, dans deux ou trois scènes, ça ne peut qu’évoquer une
scène très marquante dans Byakuyakou.
Je me doutais que j’allais retrouver dans Sekai
no chuushin de, ai wo sakebu des éléments qui me parleraient, c’est ce que
je cherchais peut-être, et je les ai trouvés, mais plus encore.
Je ne vais pas aller plus loin
dans la comparaison, car ce serait retirer à ces deux séries une partie de
leurs qualités respectives. Malgré ces points communs, on a droit à deux dramas
réellement différents. L’approche est peut-être semblable (par exemple, on
connait dans ces deux cas la fin tragique dès le début), mais les deux
histoires sont bien différentes.
Honnêtement, j’ai eu beaucoup de
difficulté à garder mon sang froid devant Sekai
no chuushin de, ai wo sakebu. Cette histoire est très poignante, vraiment…
Et dès les premiers épisodes, j’ai senti son effet sur moi (ce qui fait que je
n’ai pas fini la série en une seule fois pour ne pas rentrer en totale déprime)…
C’était une histoire triste, mais belle à la fois.
Saku et Aki partageaient un
véritable amour, un bel amour nourri par des sentiments très forts. C’est sans
aucun doute cette profonde attache entre eux qui rend cette histoire encore
plus tragique. Ils étaient tellement attachants. Aki, c’est elle qui subit de
plein fouet cette affreuse maladie, c’est elle qui va malheureusement mourir
(et on le sait dès le début) malgré sa détermination et son envie de rester
avec lui… Saku, malgré sa bonne santé, va être confronté à cela avec beaucoup
de violence ; il souhaite trouver quoi faire pour celle qu’il aime, il
traverse des passes de déprime, de nombreuses fois, il ne savait plus où
allait, quoi faire, à d’autres moments, il retrouve du courage.
Ce genre d’histoire d’amour entre
deux jeunes gens séparés par une grave maladie, c’est une thématique
habituelle. Je parlais plus haut de Taiyou
no Uta, c’est exactement ça. Mais une chose diffère ici… On voit Saku à 17 ans,
mais aussi à 34 ans (et dans ce cas, il est interprété par Ogata Naoto), c'est-à-dire 17 ans après la mort d’Aki. On le voit toujours
avec les cendres de celle qu’il a(vait) tant aimée, on le voit totalement
perdu, toujours aussi désemparé après toutes ces années. Il n’a jamais réussi à
trouver une réponse, une nouvelle raison de vivre, il vit enfermé dans le
passé. Après 17 ans, il se rend compte que beaucoup d’années se sont
écoulées, mais si peu à la fois ; il se demande combien de temps il devra
encore ainsi vivre ainsi ?... Avant de mourir ! Ce Saku là, il me peinait
vraiment ; je souhaitais vraiment qu’il parvienne à tourner cette page. La
question de l’oubli est vraiment une thématique essentielle dans ce drama. Faut-il
oublier ? Est-ce bien d’oublier ? Ces questions sont en fait très
difficiles même si pour nous, spectateurs/rices, on pourrait rapidement
répondre que accepter ne veut pas dire tout oublier, ne veut pas dire rayer le
passé.
Chaque épisode suit un schéma qui
se répète : on commence avec ce Saku qui replonge dans son passé, celui en
commun avec Aki, ce passé dont il ne peut se séparer. On vit ainsi, à travers
ces souvenirs, les différents épisodes de cette histoire d’amour, les prémices,
la déclaration, les premiers temps heureux, et ensuite les moments malheureux
ponctués de hauts et de bas, puis... le moment fatidique.
La deuxième partie de la série est clairement la plus difficile, on vit la maladie d’Aki au jour le jour, on suit leurs espoirs, leurs phases de désespoir. Après le passage sur l’île, qui aura offert parmi les plus beaux moments de complicité entre eux-deux, la série prend réellement sa tournure dramatique. Mais rien n’était caché, dès la fin du premier épisode, on nous dit que ce fut son dernier anniversaire, les premières minutes du premier épisodes parlent d’elles-mêmes. Le ton est très vite donné, on ne cache rien au téléspectateur. Le fait de savoir, le fait de connaître le dénouement, provoque forcément une réaction, on peut dire que c’est plutôt bien travaillé. En effet, pour réellement toucher le public, il fallait que les personnages soient attachants et leurs sentiments forts. L’immersion est d’autant plus forte que l’attache pour les personnages l’est, c’est réussi pour ma part ; c’est une des qualités indéniables de la série. La seconde partie m’a de ce fait beaucoup plus affecté qu’un drama plus classique.

Une seconde Aki intervient,
Kobayashi Aki (interprétée par Sakurai Sachiko). Elle a connu Saku quelques
années auparavant lorsque son mari l’avait quittée. À ce moment là, elle était
enceinte et c’est Saku qui l’a encouragé à garder l’enfant (Kazuki) qu’elle portait,
tout en lui apportant son soutien et son aide. De ce fait, le petit Kazuki a vu
très vite en Saku son père d’adoption. Pourtant, ce dernier vivait dans son
passé… Cette seconde Aki et son fils vont jouer un rôle important.
Comme je le disais plus haut, Sekai no chuushin de, ai wo sakebu, c’est
à la fois une très belle histoire d’amour entre deux personnes ressentant l’un
pour l’autre de vrais et purs sentiments, mais aussi une histoire tragique car l’une est la
victime d’un destin injuste et l’autre est également une victime, et peut-être
même doublement. Il a perdu celle qu’il aimait plus que tout, mais en plus, il
va vivre, pendant 17 ans, hanté par cette injustice. Peut-être en cela, même si c’est
absurde de dire que l’un m’a touché plus que l’autre, j’ai été plus affecté par
Saku, sans doute du fait qu’il était toujours vivant.
Que ce soit Yamada Takayuki ou Ayase
Haruka, j’ai retrouvé deux acteurs qui m’épatent réellement. J’ai même envie de
dire que, à côté, tous les autres acteurs semblent bien fades (même si Sakurai
Sachiko jouait bien ou encore Matsushita Yuki qui interprétait la prof, les parents aussi). Ce duo
qui m’avait époustouflé dans Byakuyakou,
je l’ai retrouvé. Ils sont convainquant, ils me donnent vraiment l’impression d’être
habités par leur personnage. Il y a quelque chose chez eux que j’ai du mal à qualifier mais qui m’impressionne à chaque fois, surtout quand ils jouent ensemble.

L’objectivité chez moi, ce n’est
pas une qualité innée, loin de là (et je ne la recherche pas), mais j’ai quand même envie de dire que Sekai no chuushin de, ai wo sakebu est
un magnifique drama.
Il est peut-être moins original
que Byakuyakou par son scénario, mais
on retrouve dedans tant de qualités, rien que pour la force des sentiments que
peut faire ressentir cette série. Je n’aime pas dire, et je dirai pas que c’est « génial »,
« trop bien », que « j’adore », ce genre d’histoire ne s’y prête
pas, mais je classerai quand même ce drama parmi mes préférés. Après, si on est
allergique à ce genre d’histoire, c’est autre chose.
Le scénario est parfaitement
maitrisé sur sa longueur, il nous donne le temps pour s’attacher aux
personnages tout en présentant bien les problématiques et thématiques dont quelques unes que j’ai pu souligner auparavant. Évidemment, les
réalisateurs ont voulu beaucoup jouer sur la fibre émotive, ils l’ont fait, mais il n’y a pas
de surenchère, ils n’en font pas trop, l’ensemble reste crédible et cohérent.
Même la tentative finale d’Aki l’est. La conclusion est à la hauteur de la série.
Quand je vois les récompenses de la série, je me dis que je ne suis pas le seul à le penser, prix du meilleur acteur, du meilleur second rôle féminin, du meilleur casting, du meilleur générique, etc.
Je me suis laissé entrainer d’épisode en épisode, littéralement absorbé. On ne peut rester qu’un
spectateur passif devant ces événements, tout au plus, on peut réagir émotionnellement, mais j’ai réellement été touché et affecté
par Sekai no chuushin de, ai wo sakebu, Aki et Saku. J’ai trouvé ce drama poignant et beau à la fois.
Attention, vidéo réservée à ceux qui ont vu la série !!